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L'opposition condamne la répression des manifestants en Ouganda


Le leader de l'opposition ougandaise Kizza Besigye nettoie ses mains après avoir voté à son bureau de vote près de sa maison de campagne dans Rukungiri environ 700 kilomètres à l'ouest de Kampala, Ouganda, 18 février 2016.
Le leader de l'opposition ougandaise Kizza Besigye nettoie ses mains après avoir voté à son bureau de vote près de sa maison de campagne dans Rukungiri environ 700 kilomètres à l'ouest de Kampala, Ouganda, 18 février 2016.

Le principal leader d'opposition ougandais a condamné vendredi la répression policière des opposants à la suppression de la limite d'âge du président qui permettrait à Yoweri Museveni, actuel chef de l'Etat, de se représenter en 2021.

Une proposition des députés du parti majoritaire de soumettre un amendement constitutionnel supprimant la limite d'âge présidentiel a suscité l'indignation des opposants politiques, de la société civile et d'étudiants qui ont manifesté vendredi pour la deuxième journée d'affilée dans la prestigieuse université de Kampala.

Kizza Besigye, à la tête du parti d'opposition Forum for Democratic Change (FDC) a qualifié de "junte militaire" le régime de Yoweri Museveni.

"Ce que nous voyons se produire aujourd'hui est dans la continuité de ce qui se passe depuis que le président a prêté serment en 1986 et commencé à mettre en place une monarchie présidentielle", a déclaré M. Besigye.

La police a fait usage de gaz lacrymogènes, vendredi, contre des étudiants de l'université de Makerere, la plus grande du pays, qui protestaient contre l'arrestation de certains de leurs leaders lors de la manifestation de la veille.

Après sa libération, le leader étudiant Ronald Ainebyoona a affirmé avoir été "torturé" par la police. "Ils m'ont frappé à coups de crosse de pistolet pour m'arracher des aveux", a-t-il assuré.

M. Besigye s'est, lui, vu assigné à résidence jeudi, tandis qu'Erias Lukwago, le maire de Kampala, autre figure de l'opposition, a été arrêté.

La police a affirmé que le maire avait prévu une manifestation illégale et qu'elle avait "anticipé ses actions" en l'arrêtant. M. Lakwago a déclaré que les Ougandais vivaient sous "un règne de terreur".

Jeudi, un député du parti au pouvoir devait remettre une motion au Parlement jeudi, mais cette première étape vers l'adoption d'un amendement constitutionnel supprimant la limite d'âge présidentiel a été repoussée sans explication.

M. Museveni, au pouvoir depuis 1986, a affirmé qu'il avait 73 ans, ce qui lui interdit de se présenter en 2021 pour un sixième mandat consécutif. La Constitution actuelle impose aux candidats à la présidentielle d'être âgés de 35 à 75 ans.

En 2005, le Parlement avait adopté un amendement constitutionnel pour supprimer la limitation à deux mandats présidentiels, permettant ainsi à Yoweri Museveni de se présenter pour un troisième, quatrième et cinquième mandat.

"Cette limite d'âge est le seul moyen qui pourrait pousser M. Museveni à rendre le pouvoir pacifiquement", a ajouté M. Besigye.

Avec AFP

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