"Cela fait déjà 27 jours que le président Teodoro Obiang Nguema a décrété l'amnistie totale (...), le gouvernement doit savoir que le maintien en prison de tous les détenus politiques est interprété juridiquement comme une détention illégale", a indiqué CI dans un communiqué.
Le 4 juillet, le président Teodoro Obiang Nguema, 76 ans, qui dirige son pays depuis 1979, a accordé "l'amnistie totale à tous les citoyens condamnés par les tribunaux (...) pour des délits politiques dans l'exercice de leur activité, purgeant ou non leur peine".
Cette amnistie s'étend à toute personne "privée de liberté ou empêchée d'exercer son droit politique dans le pays".
Depuis le décret de l'amnistie, seul Julian Abaga, professeur dans un collège technique de Bata, a été libéré mi-juillet, après sept mois passés en prison pour avoir critiqué sur internet le président Obiang Nguema et ses collaborateurs.
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Des dizaines de "prisonniers politiques" restent incarcérés, dont une trentaine appartenant CI, parti interdit et dissous depuis février.
CI a sollicité une "intervention humanitaire" de la communauté internationale en faveur de ses militants et d'autres détenus à Evinayong et à Malabo.
Le parti dit n'avoir pas eu "signe de vie" de ses membres en prison à Evinayong (centre-sud) depuis le 19 juillet. Les familles se plaignent aussi de ne jamais avoir eu accès aux détenus.
Le parti d'opposition dénonce régulièrement les exactions et "tortures" dont sont victimes ses militants emprisonnés.
Deux opposants, Evaristo Oyaga Sima et Juan Obama Edu sont morts en détention, respectivement fin mai et début juillet, des suites de tortures, selon CI. Une information démentie par le gouvernement.
L'ambassadeur de Guinée équatoriale en France, Miguel Oyono Ndong Mifumu, avait démenti en mars dernier le caractère politique des arrestations des membres de CI.
Selon lui, les militants de CI n'ont pas été arrêtés parce qu'"ils étaient membres d'un parti politique", mais pour "sédition, désordre public, atteintes à l'autorité et blessures graves" notamment envers des policiers suite à des échauffourées survenues le 5 novembre pendant une campagne électorale à Aconibe, sur la partie continentale du pays.
Avec AFP