L’opposition réunie vendredi dernier a annoncé des mesures fortes. Elle dit ne plus pouvoir supporter les nombreuses attaques terroristes au Burkina. L’une des mesures est son retrait du dialogue politique.
"Notre pays le Burkina Faso est en proie à des attaques barbares, injustifiées depuis 2015. L’heure est grave, l’heure est grave. Au regard de ce qui précède et de l’aggravation de la situation sécuritaire, l’opposition annonce dès aujourd’hui qu’elle suspend sa participation au dialogue politique", a dit Eddie Komboigo, chef de file de l’opposition.
L’opposition va descendre dans les rues les 3 et 4 juillet prochains pour dire non à l’insécurité. "L’opposition annonce une série de marches pacifiques et silencieuses dans les 45 provinces à travers tout le territoire national les 3 et 4 juillet 2021 et ceci, pour rendre hommage aux victimes des attaques terroristes", ajoute M. Komboigo.
Dans les rues de Ouagadougou, l’annonce de ces mesures par l’opposition est diversement appréciée. "Je suis d’accord avec l’opposition. Sincèrement rien ne va dans le pays", affirme une Burkinabè.
"Je pense que c’est une bonne chose la marche de l’opposition. Cela va pousser le gouvernement à prendre des mesures pour arrêter l’insécurité", note un autre citoyen.
"Ce n’est pas une question de marche. Il s’agit de la nation. Bien vrai que c’est bien mais la marche n’aboutira pas à grand-chose", a dit cet étudiant. Pour les analystes, il était temps que l’opposition sorte et l’attitude de l’opposition est logique.
"Les manifestations annoncées par l’opposition sont logiques. C’est la suite logique de l’échec du dialogue politique récemment lancé par le Président du Faso. L’opposition a posé des conditions strictes à savoir la démission du Premier ministre et du ministre de la défense mais la majorité n’a pas entendu de la bonne oreille. On pouvait s’attendre à ce que l’opposition développe ses stratégies de terrain juste pour mettre la pression. C’est aussi une stratégie pour alerter l’opinion internationale par rapport à la situation du Burkina Faso", a expliqué Paz Hien, juriste et analyste politique.
Selon l’opposition, "jamais le peuple burkinabè n’a été autant endeuillé que lors de ces 5 dernières années. Près de 595 attaques terroristes, plus de 1.500 morts, des blessés par milliers, environ 1.500.000 déplacés internes".