"En hommage aux victimes innocentes de l'État, nos manifestations resteront suspendues. Vendredi, nous honorerons la mémoire de ces victimes comme héros de la lutte pour la justice électorale", a déclaré M. Odinga, en précisant qu'il indiquerait "la marche à suivre" le même jour.
La coalition d'opposition Nasa a organisé depuis trois semaines une série de manifestations pour réclamer une réforme de la Commission électorale (IEBC), qu'elle juge incapable d'organiser une élection présidentielle crédible le 26 octobre.
Ces manifestations ont été le plus souvent violemment réprimées par la police, après que le gouvernement a décidé le 12 octobre de les interdire dans les centres d'affaires de Nairobi, Mombasa et Kisumu, "en raison de la menace claire, présente et imminente de troubles à l'ordre public".
L'opposition n'a toutefois pas hésité à braver cette interdiction, ses partisans tentant à plusieurs reprises ces derniers jours de marcher dans le centre des trois villes.
La police a dispersé les manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes et parfois en tirant à balle réelle. Un étudiant de 18 ans a été tué par balle par la police lundi à Kisumu (ouest), selon des témoins.
Vendredi, deux manifestants avaient été tués par la police à Bondo, ville d'origine du principal opposant Raila Odinga, à 50 km à l'ouest de Kisumu, toujours selon des témoins.
L'opposition avait décidé d'organiser des manifestations quotidiennes à partir de lundi. Mais elle les avait initialement suspendues pour la seule journée de mardi afin de "s'occuper de ses partisans qui ont été brutalisés et blessés (par la police) et des familles qui ont perdu des êtres chers".
La Cour suprême a invalidé le 1er septembre la réélection du sortant Uhuru Kenyatta à la présidentielle du 8 août, face à M. Odinga, pour des irrégularités dans la transmission des résultats, et accablé l'IEBC pour sa gestion du scrutin.
M. Odinga a annoncé qu'il ne prendrait pas part à la présidentielle du 26 octobre. Il estime que son retrait devrait entraîner l'annulation du scrutin et l'organisation d'un tout nouveau processus électoral, solution rejetée par M. Kenyatta.
Avec AFP