À peine 48 heures après que des millions de Zambiens se soient alignés pour voter lors des élections générales de jeudi, un porte-parole du président Edgar Lungu a publié une déclaration dénonçant le scrutin comme "pas libre ou équitable".
Dans un communiqué signé par Isaac Chipampe, assistant spécial à la présidence, le chef de l’État sortant affirme que l'élection est "nulle" dans son ensemble acr, dit-il, il y a eu des actes de violence dans trois provinces, où les représentants du parti au pouvoir, le Front patriotique (PF), "ont été brutalisés et chassés des bureaux de vote".
Il dénonce également le meurtre de deux responsables du PF.
"Nous avons été réduits à concourir dans sept provinces alors que notre adversaire concourait dans dix provinces", ajoute le communiqué, dont une copie est parvenue à VOA Afrique.
Pour sa part, l'opposition rejette catégoriquement ces allégations, affirmant plutôt que le président a perdu.
"Jamais l'opposition n’a truqué une élection", peut-on lire dans une déclaration du Parti uni pour le développement national (PNUD) de Hakainde Hichilema, principal adverdsaire du président Lungu. "L'autre camp sait clairement qu'il a perdu et tente de rejeter toute l'élection juste pour s'accrocher au pouvoir", ajoute le communiqué.
Dans une lettre conjointe adressée au président Lungu samedi, six autres candidats à la présidence, dont la seule femme en lice, Mme Chishala Kateka, ont appelé le chef de l’État sortant à "reconnaître sa défaite et permettre au processus de succession de commencer sans plus tarder".
"Nous vous demandons de faire preuve de magnanimité et d'accepter le résultat de l'élection sans plus attendre. Le peuple zambien s'est exprimé et les tribunaux ne devraient pas être utilisés de quelque manière que ce soit pour contourner les souhaits et les aspirations du peuple", ajoute la déclaration.
Dans une déclaration aussi publiée samedi, l'Association des juristes zambiens (LAZ) s'est dite mal à l'aise par la déclaration du camp présidentiel. Seule la Cour constitutionnelle est habilitée à arbitrer le contentieux électoral sept jours après la déclaration d'un vainqueur, "et en aucun cas avant" une telle déclaration, rappellent les juristes.
Par ailleurs Fred M'embe, un autre candidat à la présidence, a déjà félicité M. Hichilema, 59 ans, pour sa victoire, rapporte le quotidien Lusaka Times. "Le peuple zambien a parlé", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur YouTube.
Tôt samedi, l'agence de presse Reuters a rapporté que M. Hichilema était en tête dans le décompte des voix recueillies jusqu'à présent.
Peter Clottey a contribué à ce reportage depuis Lusaka.