Plus tôt cette semaine, l'Ouganda avait pourtant nié que des ex-rebelles du Mouvement du 23 mars s'étaient échappés de la base de Bihanga (ouest, près de la frontière congolaise). Kinshasa avait affirmé dimanche qu'au moins 200 d'entre eux avaient pénétré en RDC depuis l'Ouganda et investi une localité du Nord-Kivu (est de la RDC).
Le M23 est un ancien groupe rebelle à dominante tutsi ayant fui la RDC après avoir été défait fin 2013 par l'armée congolaise. Plusieurs centaines de ses membres avaient alors trouvé refuge en Ouganda, où ils ont été cantonnés dans la base militaire de Bihanga.
Le porte-parole du gouvernement ougandais, Ofwono Opondo, a indiqué jeudi dans un communiqué que certains ex-rebelles "ont furtivement quitté" la base, et que "le lieu où ils se trouvent actuellement est inconnu".
"La nuit passée, la sécurité ougandaise a intercepté quatre véhicules à Mbarara transportant 101 anciens combattants du M23 en chemin vers la République démocratique du Congo", a par ailleurs affirmé la même source. "Ces 101 (anciens combattants, ndlr) suivaient un autre groupe de 40 dont nous avons découvert qu'ils s'étaient échappés il y a sept jours".
M. Opondo n'a pas précisé quand les autorités ougandaises se sont rendu compte de la disparition des 40 ex-rebelles.
Dernier mouvement des rébellions à dominante tutsi soutenues par le Rwanda et l'Ouganda dans l'est de la RDC, le M23 avait été défait en novembre 2013 par l'armée congolaise, appuyée par les Casques bleus de la mission de l'ONU en RDC (Monusco), après dix-huit mois de guérilla au Nord-Kivu.
Des centaines de ses combattants ont alors fui vers l'Ouganda et le Rwanda. Après les évasions de cette semaine, quelque 270 ex-rebelles se trouvent encore à Bihanga, selon M. Opondo.
Le porte-parole a également nié toute implication ougandaise dans l'évasion des ex-rebelles et ajouté que son pays ne soutient aucun mouvement armé visant à déstabiliser la RDC.
Les autorités congolaises accusent elles régulièrement le Rwanda et l'Ouganda d'avoir laissé "ces criminels (les ex-rebelles du M23) circuler librement" sur leur territoire alors qu'ils devraient être selon elles jugés.
Avec AFP