Nkosazana Dlamini-Zuma souhaite aussi que les 15 ambassadeurs parviennent à convaincre Bujumbura de relancer les pourparlers en panne pour sortir le pays de la crise.
Dans le communiquee, la présidente de la Commission de l'UA, souligne "l'urgence et l'impératif d'une forte unité de vue et d'action" au sein de la communauté internationale" face à la crise émaillée de violences dans laquelle a plongé le Burundi fin avril, à l'annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un 3e mandat controversé.
Mme Dlamini-Zuma exprime "l'ardent espoir que la visite du Conseil de sécurité contribuera à la réalisation des deux objectifs fondamentaux et complémentaires que sont le déploiement rapide de la Maprobu et la relance sans délai du dialogue interburundais" sous l'égide du président ougandais Yoweri Museveni.
Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA (CPS) a décidé mi-décembre l'envoi d'une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), forte de 5.000 hommes, pour tenter d'enrayer la crise, mais le président Nkurunziza a prévenu quelle serait considérée comme une "force d'invasion et d'occupation" et combattue comme telle.
Le déploiement de cette Maprobu devrait être au centre du Sommet des chefs d'Etat de l'UA à Addis les 30 et 31 janvier. Mme Dlamini-Zuma a appelé jeudi "tous les Etats membres pour qu'ils oeuvrent à la promotion et à la defense des positions africaines, telles qu'articulées par le CPS".
Des pourparlers entamés mi-juillet 2015 à Bujumbura sous l'égide du président Museveni entre camp présidentiel et opposants au 3e mandat avaient été brutalement interrompus à deux jours de la présidentielle controversée du 21 juillet, lors de laquelle M. Nkurunziza a été réélu. Les parties ont péniblement renoué le contact début janvier en Ouganda, mais faute d'accord sur leurs modalités, les discussions n'ont pas repris.
Lors d'une rencontre prévue vendredi avec M. Nkurunziza, les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l'ONU espèrent le convaincre d'accepter le déploiement de la force africaine et de reprendre le dialogue avec ses adversaires qui estiment que son 3e mandat viole la Constitution mais aussi l'Accord d'Arusha ayant permis la fin de la guerre civile (1993-2006).
L'ambassadrice américaine auprès du Conseil, Samantha Powers, a indiqué à l'AFP que la situation au Burundi donnait "raison d'être inquiet". "L'histoire montre qu'une étincelle peut mettre le feu et les choses peuvent alors empirer très, très vite", a-t-elle souligné, alors que l'histoire post-coloniale du Burundi a été marquée par massacres entre majorité hutu et minorité tutsi.
Avec AFP