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Le Burundi refuse toujours le déploiement d'une force africaine sur son territoire


Willy Nyamitwe, Washington, 20 janvier 2016.
Willy Nyamitwe, Washington, 20 janvier 2016.

Sur VOA Afrique, Willy Nyamitwe, conseiller de Pierre Nkurunziza, réaffirme l'opposition de Bujumbura à la présence de 5.000 soldats de l'Union africaine sur son territoire alors que le pays traverse une crise depuis avril 2015. Une mission du Conseil de sécurité de l'ONU est en route pour le Burundi.

Samantha Power, ambassadrice américaine à l'ONU, a rappelé les objectifs de cette visite onusienne : convaincre le gouvernement burundais d'ouvrir un dialogue avec l'opposition et accepter le déploiement d'une force de l'Union africaine. Quelle est la position de Bujumbura ?

Willy Nyamitwe : "Le gouvernement du Burundi a toujours été ouvert au dialogue. On n'a pas besoin d'être poussé au dialogue, on est déjà dans le dialogue. Concernant la Maprobu, la force de 5.000 hommes pour maintenir la paix au Burundi et protéger les civils, je ne sais pas. Pourquoi Mme Power voudrait pousser à ce déploiement quand le peuple burundais a déjà dit non ? Le peuple burundais a t-il une valeur sur l'échiquier politique internationale ?"

Willy Nyamitwe au micro de Nicolas Pinault
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Il s'agit toujours d'une force d'occupation comme l'affirme Bujumbura ?

Willy Nyamitwe : "Le peuple a déjà dit non. Le peuple a confiance en ses forces de l'ordre. Nous n'avons jamais été défaits. Les forces de l'ordre ont pu protéger le pays. Que cela soit à partir de la RDC, à partir du Rwanda ou un coup d'Etat, ça n'a jamais duré plus de quelques jours. Les forces armées et la police burundaises sont capables de pouvoir sécuriser le territoire. Ils sont d'ailleurs sollicités dans des missions de maintien de la paix ailleurs dans le monde. Il faut envoyer cette force au Rwanda, là où les gens sont en train d'être recrutés et formés dans les camps de réfugiés pour former une rébellion. Qu'elle aille au Burundi et elle sera confrontée à la volonté du peuple burundais qui a dit non. Et quand c'est non, c'est non."

Ce n'est pas sur une terre paisible comme le Burundi qu'il faut envoyer une force de maintien de la paix.
Willy Nyamitwe

Depuis avril 2015 au Burundi, l'ONU dénombre 436 morts et plus de 230.000 réfugiés. Est une situation paisible selon vous ?

Willy Nyamitwe : "C'est inquiétant pour le gouvernement du Burundi même s'il n'y avait qu'un seul réfugié. Mais le Burundi est-il le seul pays au monde où les gens meurent ? Est-ce qu'ici aux Etats-Unis les gens ne meurent pas ? Au Burundi, nous faisons fasse à un groupe d'individus qui veulent asseoir cette stratégie de sang versé, en tuant et jetant des cadavres dans la rue, en prenant des photos et en les diffusant sur Internet. Et après dire : au Burundi, on tue chaque jour. Mais depuis mi-décembre, cette situation d'insécurité et d'instabilité n'est plus à l'ordre du jour."

D'ou viennent alors ces accusations de l'ONU qui parle de charniers et de viols collectifs ?
Willy Nyamitwe : "Le viol collectif n'existe pas au Burundi. Le seul cas de viol que j'ai vu concerne une demoiselle du parti au pouvoir qui a été violée puis sauvagement assassinée et mutilée. Et pourtant, les médias n'en ont pas parlé, ni les organisations internationales, ni l'ambassadrice Samantha Power qui est une femme. Les viols collectifs rentrent dans cette campagne de médisance contre le Burundi depuis des années. La justice burundaise et le procureur général ont entendu parler des fausses communes. Une enquête est en cours, attendons les résultats pour voir. Si des cas existent, il y aura des sanctions."

Quelles sont aujourd'hui les relations entre Kigali et Bujumbura ?

Willy Nyamitwe : "C'est clopin-clopant a cause de ces actes d'agression qui proviennent de Kigali. Le gouvernement du Burundi a référé son cas à la CIRGL et appelle les Nations Unies et l'Union africaine à s'occuper de ce cas qui dérange et menace la sécurité du Burundi mais aussi la sécurité régionale."

Propos recueillis par Nicolas Pinault

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