La troisième et avant-dernière phase du retrait de la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis), dont le mandat s'achève le 31 décembre, prévoit le départ d'ici fin juin de 4.000 des 13.500 soldats encore présents. Mais un responsable de l'UA ayant requis l'anonymat a indiqué jeudi à l'AFP que le gouvernement somalien avait demandé en mai dans une lettre au Conseil de Paix et Sécurité (CPS) de l'organisation de prolonger de trois mois la présence de la moitié de ces effectifs.
Le gouvernement souhaite que seulement "2.000 hommes partent en juin et les 2.000 autres en septembre", a expliqué ce responsable, précisant que Mogadiscio avait mis en avant la nécessité de mener "une opération offensive". Réuni jeudi à Addis Abeba, le CPS devrait donner une réponse "favorable", a estimé cette source.
"Le CPS va discuter jeudi de la demande (somalienne) de ralentir de quelques mois la diminution des effectifs" de l'Atmis, a confirmé à l'AFP un diplomate de l'UA, ayant également requis l'anonymat. Mais une éventuelle prolongation entraînerait des problèmes de budget, a-t-il souligné, et un changement de calendrier ne sera pas "seulement une décision du CPS".
L'Atmis tire son mandat de l'UA, mais doit aussi être "autorisée" par le Conseil de sécurité de l'ONU. En outre, le premier contributeur financier direct de l'Atmis est l'Union européenne, qui a débloqué 70 millions d'euros pour 2024.
Formée de troupes du Burundi, de Djibouti, d'Ethiopie, du Kenya et d'Ouganda, l'Atmis épaule l'armée somalienne qui affronte depuis plus de 17 ans les shebab, affiliés à al-Qaïda. Elle a remplacé début 2022 avec un mandat renforcé l'Amisom (Mission de l'UA en Somalie, créée en 2007) et doit d'ici la fin de 2024 transférer ses activités et ses bases aux forces somaliennes et réduire son contingent à zéro.
Les deux premières phases de retrait, toutes deux déjà achevées avec retard, ont vu le départ de 5.000 hommes sur les quelque 19.000 - soldats, policiers et civils - que comptait l'Atmis début 2022.
La deuxième phase, au cours de laquelle 3.000 hommes ont quitté la Somalie et sept bases ont été transférées au gouvernement somalien, s'est achevée début février avec quatre mois de retard sur le calendrier, après que Mogadiscio eut déjà réclamé une "pause technique" en raison "de plusieurs revers importants" face aux shebab.
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