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L'Union africaine lance un site web pour la protection des journalistes


Un journaliste filme à la Cour constitutionnelle de Bangui le 18 janvier 2021, lors de l'annonce des résultats des élections présidentielles du 27 décembre 2020.
Un journaliste filme à la Cour constitutionnelle de Bangui le 18 janvier 2021, lors de l'annonce des résultats des élections présidentielles du 27 décembre 2020.

En marge de son sommet qui se tient jusqu’au 7 février, l'Union africaine vient de lancer une plate-forme numérique pour répertorier les atteintes à la liberté de la presse et contrer les menaces qui pèsent sur les femmes et les hommes des médias en Afrique.

Six journalistes africains ont été tués en 2020, selon la Fédération internationale des journalistes. D'innombrables autres ont été menacés, arrêtés, harcelés et censurés, selon plusieurs groupes de défense de la liberté des médias et des droits de l'homme. L’UA veut mettre fin à cet état des choses et pour ce faire, l’organisation panafricaine a lancé le site web www.safetyofjournalistsinafrica.africa.

"Dans certains pays de notre continent bien-aimé, la liberté des médias, la liberté d'expression, l'accès à l'information, est une question de vie ou de mort", a déclaré Jovial Rantao, président du Forum des éditeurs africains.

La mort par balle, le 19 janvier, du journaliste éthiopien Dawit Kebede Araya et son compagnon dans la région du Tigré est encore gravée dans les mémoires. Selon le Conseil éthiopien des droits de l'homme, les deux ont été exécutés par les forces de sécurité.

Au Zimbabwe, le cas du journaliste d'investigation Hopewell Chin'ono illustre aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les journalistes en Afrique. Accusé de "communication mensongère", il a passé trois semaines derrière les barreaux avant de bénéficier d’une remise en liberté sous caution.

Mardi Raymond Malonga, directeur d'un hebdomadaire satirique paraissant à Brazzaville, a été emprisonné pour avoir "diffamé la femme d'une haute autorité du pays".

Dans les régions anglophones du Cameroun, les journalistes font régulièrement l’objet d’abus et certains ont été emprisonnés pour des reportages jugés gênants.

Or, pour le président sud-africain Cyril Ramaphosa, il n'est pas nécessaire d'aimer les journalistes ou leur travail pour soutenir la liberté de la presse.

"Il faut défendre rigoureusement le droit des journalistes à faire leur travail, à écrire, à publier et aussi à diffuser ce qui bon leur semble, même si nous ne sommes pas d’accord", a déclaré M. Ramaphosa, président sortant de l’UA. "La plate-forme numérique pour la sécurité des journalistes en Afrique est un outil important pour promouvoir la sécurité des journalistes et des autres travailleurs des médias à travers le continent", a-t-il ajouté.

En plus du site qui présente des contenus dans plusieurs langues, l’UA a aussi mis sur pied une page sur le réseau social Facebook, afin de faciliter les échanges avec le public

Article traduit et adapté de l'anglais par VOA Afrique. Lire l'original>>

Hopewell Chin’ono, fer de lance de la liberté de la presse au Zimbabwe
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