"Vu les tensions politiques et les risques de nouvelles manifestations d'ici la fin de l'année en République démocratique du Congo, il est recommandé de reporter provisoirement tout voyage non essentiel vers la République démocratique du Congo", peut-on lire lundi dans la section "conseils par destination" du ministère.
Le mandat de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, prend fin le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter. Mais les élections qui devaient avoir lieu en fin d'année ont été reportées sine die.
Le chef de l'État est pressé par ses détracteurs de déclarer publiquement qu'il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle. Ils menacent d'organiser des manifestations populaires le 19 décembre pour le contraindre à quitter le pouvoir.
Les Belges qui "doivent impérativement se rendre" dans l'ancien Congo belge sont invités à s'enregistrer auprès du ministère, précise l'avis publié à Bruxelles.
Quant à ceux se trouvant sur place, ils sont "invités à évaluer si leur présence en République démocratique du Congo au cours des prochaines semaines est indispensable, en particulier pendant la seconde moitié du mois de décembre", selon la même source.
Il leur est en outre "recommandé de faire preuve de la plus grande prudence lors de leurs déplacements", de se "tenir informé régulièrement via la presse locale, les conseils aux voyageurs et la page Facebook de l'ambassade à Kinshasa et du consulat général à Lubumbashi" (sud-est).
Les États-Unis ont également partagé leurs craintes à leurs ressortissants. Le département d’Etat américain demande aux ressortissants des Etats-Unis de quitter le territoire congolais avant le 19 décembre.
Le gouvernement craint des troubles qui pourraient avoir lieu autour de cette date correspondant à la fin constitutionnelle du deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila.
La majorité au pouvoir à Kinshasa et une frange minoritaire de l'opposition ayant participé au "dialogue national" en septembre ont convenu en octobre de renvoyer à une date indéterminée la présidentielle et les législatives qui auraient dû avoir lieu cette année, ainsi que du maintien au pouvoir de M. Kabila au delà du 20 décembre.
Le "Rassemblement", coalition de la majeure partie de l'opposition réunie autour d'Etienne Tshisekedi, rejette cet accord.