L'organisation demande depuis plusieurs semaines un accès à cette région qu'ont quitté près de 500.000 Rohingyas ces dernières semaines, fuyant une opération de l'armée birmane, qualifiée d'"épuration ethnique" par l'ONU.
"La visite organisée par le gouvernement birman a été reportée à la semaine prochaine pour cause de mauvais temps", a indiqué un porte-parole des Nations unies en Birmanie, sans préciser quel jour elle aurait lieu.
Depuis le début des violences fin août, la zone nord de l'Etat Rakhine est bouclée par l'armée birmane et inaccessible pour les organisations humanitaires.
Mercredi, Stéphane Dujarric, le porte-parole de l'ONU avait estimé que l'annonce de cette visite était "un premier pas". "Mais nous espérons surtout que c'est un premier pas vers un accès beaucoup plus libre et large dans la zone", avait-il ajouté.
Contacté par l'AFP, le gouvernement birman n'avait pas répondu jeudi.
A ce stade, le geste des autorités birmanes reste limité à un "voyage organisé" qui devrait permettre aux responsables humanitaires d'évaluer la situation.
Dans la zone, des dizaines de villages ont été réduits en cendre et des milliers de Rohingyas seraient déplacés ou cachés dans les forêts, survivant avec peu de nourriture et sans aide médicale. Près de 30.000 bouddhistes et hindous ont également été déplacés par les combats depuis fin août.
Même si l'exode des Rohingyas vers le Bangladesh se poursuit, la Birmanie a annoncé jeudi être prête à commencer la "vérification" des réfugiés rohingyas qui ont fui en vue de leur retour prévu en différents points sur la frontière.
Cette question du retour avait déjà été évoquée le 19 septembre par la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi dans son grand discours sur cette crise mais elle n'avait pas précisé si les critères très restrictifs pour les réfugiés seraient assouplis.
La plupart des réfugiés interrogés par l'AFP estiment impossible un retour dans l'immédiat puisque leurs villages ont souvent été brûlés.
Au Bangladesh, dans les camps à la frontière, autorités et ONG sont débordées par la marée humaine et s'inquiètent des risques sanitaires: les conditions sont réunies pour l'apparition d'épidémies de choléra, dysenterie ou diarrhées.
Les Rohingyas, plus grande population apatride au monde, sont traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% bouddhiste.
Avec AFP