La Côte d’Ivoire, à l’instar de plusieurs autres pays du continent dont le Bénin et le Sénégal, demande que lui soient restitués des milliers d’œuvres d’art pillés notamment pendant la période coloniale.
Pour le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement ivoirien, Sidi Touré, il s’agit d’environ 20 000 œuvres d’art.
"Notre pays compte des milliers d’œuvres d’arts irrégulièrement détenus à l’étranger. Au moins 50 musées en Europe et en Amérique, en dehors des collections privées, détiennent dans leurs collections respectives, environ 20 000 objets d’art d’origine ivoirienne estimés à 6000 milliards FCFA. Dans le cadre du processus de retour de ces biens culturels mis en place avec l’UNESCO et la branche africaine du conseil international des musées (AFRICOM), la Côte d’Ivoire a désigné deux médiateurs et conciliateurs auprès de ces organisations et une première liste de 148 objets d’arts à restituer a été transmise", précise le ministre Touré.
Au nombre des objets dont la restitution est prioritaire pour la Côte d’Ivoire, figure un tambour actuellement conservé au Musée du quai Branly à Paris.
"Nous demandons en priorité le retour du Djidji Ayokwe, le tambour parleur sacré du peuple Ebrié [peuple de la région d’Abidjan]. C’est un objet symbolique de communication d’une grande importance qui a été arraché pendant la colonisation. C’est un tambour qui servait à alerter les populations de l’arrivée des colons. Le colon a emporté cet objet dont le peuple Ebrié demande la restitution", soutient Silvie Memel Kassi, directrice du Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire.
De nombreux Ivoiriens saluent également l’annonce par la France de la restitution de ces œuvres d’arts.
"Il faudrait que tout ce qui nous a été pris nous revienne afin que nos enfants puissent connaître la valeur de ces choses", plaide Nda Anassain, directeur d’école.
"Je suis très content pour le retour de ces biens culturels en Afrique. Moi je suis de Ferké dans le nord de la Côte d’Ivoire et j’ai remarqué que les biens culturels de certains peuples du Nord se trouvent depuis des années en Europe. Le retour de ces œuvres est une bonne chose. Je remercie ceux qui ont initié ce débat", déclare Silué Drissa, chauffeur de Taxi.
Si les œuvres d’art demandées par le gouvernement ivoirien étaient restituées à la Côte d’Ivoire, cela contribuera certainement à attirer encore plus de visiteurs au musée qui se remet progressivement des pillages consécutifs à la crise post-électorale de 2010-2011.
Le gouvernement annonce aussi la construction d’un grand musée d’envergure internationale et 12 musés régionaux.