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La Centrafrique lance sa commission "vérité et réconciliation"


Le parlement centrafricain lors de la réception du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, le 27 octobre 2017 à Bangui. (Photo by ALEXIS HUGUET / AFP)
Le parlement centrafricain lors de la réception du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, le 27 octobre 2017 à Bangui. (Photo by ALEXIS HUGUET / AFP)

L'Assemblée nationale centrafricaine a voté un projet de loi portant création d'une Commission justice, vérité, réparation et réconciliation (CJVRR), pour tenter de panser les plaies de plusieurs conflits et guerres civiles depuis 60 ans, selon un communiqué du gouvernement.

Et ce alors qu'une guerre civile entamée en 2013 continue d'y sévir malgré un accord de paix il y a plus d'un an.

Le vote est intervenu jeudi soir, selon le communiqué de la ministre de l'Action humanitaire et de la Réconciliation nationale, Virginie Baikoua.

"La CJVRR a pour mission principale la promotion d'une réflexion nationale sur les événements qui ont gravement marqué les Centrafricains et leur pays depuis la disparition du Président Barthelemy Boganda le 29 mars 1959 jusqu'à 2019", selon Mme Baikoua.

"Elle a une durée de 4 ans renouvelable 24 mois et sera composée de 11 commissaires dont 4 femmes", a-t-elle ajouté.

La CJVRR était particulièrement attendue par les populations dans un pays ravagé par trois guerres civiles en 20 ans et toujours en proie aux violences des groupes armés qui contrôlent deux tiers du territoire.

Elle "offrira ainsi un cadre d'écoute, un espace où la mémoire des victimes sera honorée et l'expérience douloureuse des milliers de compatriotes reconnue par la société avec pour objectif ultime de parvenir à une guérison collective durable", a précisé Mme Baikoua.

La rédaction du projet de loi avait été précédée d'une consultation nationale lancée en juin 2019. Celle-ci n'avait pu atteindre qu'un nombre restreint de Centrafricains en raison de l'insécurité.

En 2003, une commission similaire avait été instituée après le coup d'Etat de François Bozizé, qui venait de renverser le régime du Président Ange-Felix Patassé.

Dénuée de moyens pour enquêter sur les crimes commis par les troupes rebelles et loyalistes, la commission de 2003 avait échoué à ramener la paix dans le pays. La même année, apparut une nouvelle rébellion qui marqua le début de la première guerre civile centrafricaine.

Aujourd'hui, près de la moitié des 4,7 millions de Centrafricains ont été forcés de fuir leur domicile par le conflit qui ravage ce pays classé parmi les plus pauvres au monde.

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