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La Centrafrique rejette les conclusions du rapport des experts de l'ONU


Un véhicule blindé de transport de troupes russe conduit dans la rue lors de la livraison de véhicules blindés à l'armée centrafricaine à Bangui, en République centrafricaine, le 15 octobre 2020.
Un véhicule blindé de transport de troupes russe conduit dans la rue lors de la livraison de véhicules blindés à l'armée centrafricaine à Bangui, en République centrafricaine, le 15 octobre 2020.

Les autorités centrafricaines ont rejeté mercredi un rapport d'experts de l'ONU dénonçant des "violations du droit international humanitaire" par des militaires centrafricains et des instructeurs russes qui les appuient contre des rebelles tentant de renverser le président Faustin Archange Touadéra.

"Il s'agit là d'une volonté manifeste de ternir par tous les moyens l'image de notre institution militaire alors que celle-ci continue de consentir d'énormes sacrifices pour restaurer l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire", a estimé Rameaux-Claude Bireau, ministre de la Défense nationale, dans un communiqué reçu par l'AFP.

Selon lui "cette publication calomnieuse fondée sur des preuves fabriquées et non vérifiées est une stratégie qui vise d'abord à saper le moral de nos troupes mais aussi à amener les Nations unies à prendre des sanctions contre les alliés russes, dont la mission de rétablissement de l'autorité de l'État compromet assurément l'action des rebelles qui sévissent dans nos provinces".

Remis au Conseil de sécurité et publié mercredi par l'ONU, ce document des experts chargés du contrôle de l'embargo sur les armes imposé depuis 2013 à Bangui a confirmé les soupçons de rôle très actif des "instructeurs" russes.

Ils sont souvent désignés comme étant des paramilitaires du groupe privé russe Wagner -- réputé proche du président Vladimir Poutine -- ce que dément Moscou.

Dans un communiqué à New York, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a réclamé à "la Russie de mettre fin immédiatement à la violence".

La Russie doit "demander des comptes aux responsables et éliminer les mercenaires mettant en danger les soldats de la paix de l'ONU et sapant leur travail crucial en faveur de la paix et de la sécurité en Centrafrique", a-t-elle ajouté, en évoquant des "mercenaires travaillant comme le bras armé du ministère russe de la Défense".

Parmi les "violations du droit international humanitaire" figurent des "assassinats aveugles, des occupations d'écoles et des pillages à grande échelle y compris d'organisations humanitaires", précisent les experts de l'ONU.

Au cours des derniers mois, plusieurs incidents ont mis aux prises les Casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) avec ces paramilitaires, comme des mises en joue de responsables onusiens ou des pillages, aggravant les tensions au Conseil de sécurité avec la Russie, selon des diplomates.

Le déploiement de ces paramilitaires s'inscrit dans une vaste offensive diplomatique et financière lancée par Moscou dans cette ancienne colonie française plongée dans une guerre civile depuis 2013, qui a baissé d'intensité depuis 2018.

Les forces gouvernementales ont réussi depuis fin décembre 2020 à reprendre aux rebelles les agglomérations et une bonne partie des deux tiers du pays qu'ils occupaient depuis plusieurs années, essentiellement grâce au renfort de soldats rwandais et à l'appui de centaines de paramilitaires russes combattant à leurs côtés.

En parallèle, le gouvernement centrafricain a accordé des permis miniers, pour l'exploitation de l'or et du diamant notamment, à des sociétés russes.

Le document indique que la Russie reconnaissait au 18 avril la présence de "532 instructeurs". Mais "plusieurs sources estiment que ce chiffre est considérablement plus élevé, allant de 800 à 2.100", indiquent les experts.

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