L'administration Trump a élaboré trois scénarios pour des taxes ou des quotas sur les importations américaines d'aluminium et d'acier, pointant la nécessité de préserver la sécurité nationale et l'emploi aux Etats-Unis, a dévoilé vendredi le ministère américain du Commerce.
Le président Donald Trump a jusqu'au 11 avril pour trancher le dossier de l'acier et jusqu'au 19 avril pour l'aluminium. Tous les pays exportateurs sont concernés, mais la Chine paraît particulièrement visée.
En plein milieu des congés du Nouvel an lunaire, Pékin a longuement réagi samedi, dans un communiqué du ministère chinois du Commerce.
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"Si la décision finale des Etats-Unis devait affecter les intérêts chinois, la Chine adopterait les mesures nécessaires pour défendre ses droits légitimes", a insisté Wang Hejun, directeur du Bureau des aides commerciales et enquêtes au ministère.
Il a également réfuté toute menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis: "Les conclusions des enquêtes (du ministère américain du Commerce) sont sans fondement et ne correspondent pas à la réalité", a-t-il assuré.
Mardi, Donald Trump avait affirmé que les industries américaines de la sidérurgie et de l'aluminium avaient été "décimées" par les importations chinoises à prix cassés, tout en évoquant le souci de sécurité nationale, l'acier étant crucial pour l'industrie de défense.
Washington "ne devrait pas adopter à la légère des mesures restrictives sous prétexte de +sécurité nationale+ (...) une formule vague pouvant facilement mener à des abus", a répliqué samedi Wang Hejun, jugeant que les Etats-Unis accordent déjà "une protection excessive" à leur propre production d'acier et d'aluminium.
Par ailleurs, "l'essentiel de l'acier et de l'aluminium importés par les Etats-Unis sont des produits de bas et milieu de gamme utilisés à des fins civiles", a-t-il fait valoir.
La Chine produit environ la moitié de l'acier mondial, mais fournit moins de 2% de l'acier importé par les Etats-Unis.
Les aciéries chinoises, souvent très endettées, ploient sous de colossales surcapacités de production, ce qui a déprimé les cours mondiaux.
Les Etats-Unis et l'Union européenne dénoncent les généreuses subventions publiques de Pékin au secteur, et accusent les sidérurgistes chinois d'écouler leur offre excédentaire à l'étranger en cassant les prix.
Le régime communiste, lui, vante ses efforts pour sabrer ses surcapacités industrielles.
Avec AFP