"Les marchés financiers sont connus pour réagir de façon excessive. (...) Ils réagissent de façon très vigoureuse à quelques points particuliers en période d'aversion au risque. Leur réaction est très extrême", a expliqué Maurice Obstfeld lors d'une conférence de presse à Londres.
Les places boursières mondiales ont dévissé depuis le début de l'année, inquiètes du ralentissement de la croissance chinoise, de la chute des cours des matières premières, notamment du pétrole, et du resserrement monétaire en cours aux États-Unis.
"Paradoxalement, les investisseurs craignant le risque se focalisent sur l'impact négatif potentiel de ces développements, mais chacun d'entre eux comporte un côté positif qui devrait faire voir les perspectives de la croissance mondiale de façon moins sombre que ce que le marché semble percevoir actuellement", a estimé M. Obstfeld.
"Le rééquilibrage de la Chine est essentiel pour sa transition vers un modèle de croissance plus durable et résistant basé sur la consommation. Les prix bas des matières premières profitent aux consommateurs et diminuent les coûts de production. Et l'augmentation bien communiquée des taux d'intérêt de la Fed en décembre reflète une performance relativement robuste de l'économie américaine", a-t-il énuméré.
Dans des propos introductifs au rapport du Fonds sur les perspectives de l'économie mondiale, M. Obstfeld a néanmoins prévenu que le monde pourrait emprunter "un chemin cahoteux cette année", particulièrement dans les pays émergents.
L'indice de référence européen Eurostoxx 50 a perdu plus de 8% depuis le début de l'année, tout comme le Dow Jones de Wall Street.
La première semaine d'ouverture du marché cette année a été marquée par deux jours de très fortes baisses, entraînées par des plongeons des places financières chinoises, sur fond d'inquiétude pour la croissance de la République populaire et face à la baisse continue de sa monnaie, le renminbi.
"La gestion de la monnaie est un domaine dans lequel les autorités chinoises pourraient communiquer davantage avec les marchés. Il y a moyen d'améliorer la transparence", a noté M. Obstfeld sur ce point.
Avec AFP