Les décès sont survenus pendant six jours, alors que les médias indiens ont indiqué que 30 enfants étaient morts jeudi et vendredi en raison d'un manque d'oxygène dans les secteurs de l'hôpital réservés aux enfants.
Yogi Adityanath, ministre en chef de l'Uttar Pradesh, Etat dans lequel a eu lieu la catastrophe, s'est rendu sur place dimanche, alors que les proches des victimes, en colère, réclamaient des réponses.
À mesure que l'indignation augmentait, les partis d'opposition et les critiques du gouvernement ont demandé la démission de Yogi Adityanath. Ce prêtre hindou avait remporté les élections en mars dans cet Etat, le plus peuplé de l'Inde.
"Cet incident a eu lieu en raison du laxisme du gouvernement de l'État, qui en est pleinement responsable", a déclaré samedi Ghulam Nabi Azad, un dirigeant du principal parti d'opposition au Congrès en Inde.
"Le ministre en chef, le ministre de la santé et le secrétaire à la santé doivent immédiatement démissionner, les médecins ne devraient pas être accusés de cela", a-t-il dit.
'La panique et le chaos'
Le bilan est encore provisoire et pourrait s'aggraver, alors que le commissaire de police de Gorakhpur, Anil Kumar, a déclaré à l'AFP dimanche que 11 autres enfants étaient morts à l'hôpital samedi.
Selon des médias indiens, la société fournissant les bonbonnes aurait mis fin à ses services, apparemment en raison du non-paiement de factures se montant à plusieurs millions de roupies, certaines remontant à novembre.
Une enquête a été ouverte sur les dysfonctionnements de cet hôpital Baba Raghav Das, dans le district de Gorakhpur, dans l'Uttar Pradesh, gouverné par le parti de droite Bharatiya Janata du Premier ministre Narendra Modi.
Les responsables locaux ont concédé qu'il y avait eu une interruption de l'approvisionnement en oxygène à l'hôpital, mais continuent d'affirmer que les décès ont été causés par des maladies telles que l'encéphalite, et non par l'absence d'oxygène.
"Nous sommes convaincus qu'aucune de ces vies n'a été perdue à cause de cet épisode", a déclaré dimanche à l'AFP un haut responsable de la santé publique local, sous couvert d'anonymat.
Les familles des victimes ont vivement contesté cela, décrivant la panique et le chaos lorsque les patients ont commencé à se battre contre un manque brutal d'oxygène. Des appareils de respiration artificielle manuels ont alors été utilisés pour aider les enfants.
"Dès que nous sommes arrivés à l'hôpital, on nous a remis une petite pompe et on nous a dit de pomper en continu. Je l'ai fait pendant plus de trois heures et demie," a déclaré le père d'une victime, Shailendra Gupta, cité dimanche dans le journal Indian Express. "Le jour suivant, on nous a informé qu'il était mort".
Des médecins ont admis que l'approvisionnement en oxygène avait été interrompu pendant quelques heures jeudi soir, mais ils ont déclaré qu'aucun décès n'avait eu lieu à ce moment.
Cette interruption coïncide cependant avec une brutale augmentation du nombre de victimes jeudi, quand 23 nourrissonssont morts.
Les hôpitaux publics indiens sont souvent débordés et au bord du point de rupture : les patients doivent faire face à de longues listes d'attente, même pour des interventions simples, et sont contraints à partager des lits.
De ce fait, ceux qui le peuvent évitent les hôpitaux publics et se tournent vers les cliniques privées, où une consultation coûte ne moyenne 1.000 roupies (plus de 13 euros), une somme énorme pour les millions d'Indiens qui vivent avec moins de deux euros par jour.
Avec AFP