Il s'agit de débloquer rapidement à leur profit un total de 3,2 millions d'euros, à travers plusieurs programmes existants de coopération entre pays riverains de la Méditerranée, selon un communiqué.
La Commission compte aussi sur le concours des Etats membres pour réunir jusqu'à 200 millions d'euros --soit 50 millions de plus qu'actuellement selon une source européenne-- afin d'aider la Libye dans la gestion de la crise migratoire en 2017.
Ces fonds iraient à la formation et à l'équipement des gardes-côtes libyens, mais aussi, souligne l'exécutif européen, à "l'amélioration des conditions de séjour des migrants et l'accélération des retours volontaires assistés" en soutenant l'action sur place du Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), ou de municipalités libyennes.
"Il ne faut pas perdre de vue qu'en Libye il y a des centaines de personnes dans les centres de détention dans des conditions déplorables et inacceptables, loin des normes internationales", a déclaré devant des journalistes un responsable européen, sous couvert de l'anonymat.
La Commission a présenté ces mesures comme sa "contribution à la discussion" en cours parmi les 28 sur le règlement de la crise migratoire sur la route de la Méditerranée centrale, avant le sommet européen prévu à La Vallette le 3 février, en grande partie sur ce thème.
Elle souhaite "approfondir" la coopération avec les voisins de la Libye (Algérie, Tunisie, Egypte) sur la question migratoire.
Les Européens pourraient être confrontés au printemps à un afflux "sans précédent" de migrants sur les côtes italiennes, a averti récemment le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, dont le pays vient de prendre la présidence tournante de l'UE.
Les périlleuses traversées de la Méditerranée centrale ont déjà atteint l'an dernier un niveau record, chiffré à plus de 180.000 migrants, partis pour 90% de Libye, et ce malgré l'opération navale Sophia lancée en 2015 par l'UE.
Dans le cadre de Sophia, l'UE a commencé fin octobre 2016 à former des gardes-côtes libyens pour l'aider à intercepter des passeurs au large des côtes de la Libye. Un premier effectif de 78 hommes doit achever sa formation en février.
Pour l'instant, les navires européens de Sophia ne sont autorisés à opérer que dans les eaux internationales, ce qui limite l'efficacité de l'opération.
Avec AFP