Moon Jae-In, qui a pris ses fonctions le mois dernier, se rend la semaine prochaine à Washington où il rencontrera pour la première fois son homologue américain Donald Trump, au moment où la tension monte sur la péninsule divisée.
"Un moteur de fusée a été testé aujourd'hui", a déclaré à l'AFP le responsable américain sous couvert d'anonymat, sans fournir de détails.
Le politologue Yoo Ho-Yeol, professeur à l'Université de Corée, a estimé que cet essai était "une provocation calibrée avec soin avant le sommet" entre les deux présidents.
Pyongyang va suivre de près cette rencontre pour tenter de percer les intentions de Séoul et Washington quant à la poursuite des programmes balistique et nucléaire interdits de la Corée du Nord.
"Le Nord renforce ses capacités de missiles depuis des décennies. Le consensus général entre les experts est que si on ne l'en empêche pas, le Nord aura des ICBM dans un avenir proche", a dit M. Yoo.
Mercredi, à Washington, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson avait demandé au cours d'une rencontre avec son homologue chinois que la Chine, le seul allié de la Corée du Nord, exerce davantage de pression sur Pyongyang pour mettre fin à ses programmes nucléaire et balistique.
Le chef de la diplomatie américaine a qualifié la Corée du Nord de "menace sécuritaire de premier ordre" pour les États-Unis et insisté sur la responsabilité de la Chine "d'exercer une pression économique et diplomatique beaucoup plus importante sur le régime (nord-coréen), si elle veut éviter une nouvelle escalade dans la région".
Le président américain Donald Trump a fait de la menace nucléaire nord-coréenne sa priorité numéro un en matière de politique étrangère.
"Nous regardons attentivement les actions de la Corée du Nord. Mais nous ne ferons pas de commentaires sur les renseignements" que nous avons, a réagi le commandant de la marine américaine, Gary Ross, dans un courrier électronique, en réponse à une demande de commentaire sur ce test d'un nouveau moteur.
De son côté, Moon Jae-In a assisté à l'essai d'un missile de fabrication sud-coréenne dont la portée est de 800 km.
La présidence sud-coréenne a affirmé que ce tir était un avertissement en réponse aux multiples essais balistiques de la Corée du Nord ces derniers mois.
Le dernier essai nord-coréen d'un moteur de fusée remontait vraisemblablement à mars, au moment où le nouveau secrétaire d'Etat américain était en Chine, après être passé par le Japon et la Corée du Sud.
Les moteurs pour fusées peuvent facilement être adaptés pour propulser des missiles. De nombreux observateurs pensent d'ailleurs que le programme nord-coréen en matière de lanceurs de satellites n'est qu'une feuille de vigne cachant la réalité, c'est-à-dire les tests dans le domaine militaire.
Le Rodong Sinmun, organe officiel du parti unique au pouvoir à Pyongyang, avait affirmé fin mai que la Corée du Nord était prête à tirer des ICBM "n'importe où, n'importe quand, sur ordre du commandant suprême" Kim Jong-Un.
Avec AFP