Le rapport de 2021 montre que dans 86% des 180 pays analysés, il y a eu peu ou pas d'amélioration au cours des dix dernières années. Transparency International note qu’il existe un lien entre la lutte contre la corruption et la démocratie.
"Nous ne voyons qu'une amélioration significative de 25 des pays du monde entier, [tandis que] 23 pays ont reculé”, a déclaré Roberto Kukutschka, coordonnateur de la recherche à Transparency International.
Le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande sont les bons élèves; marquant tous 88 sur 100 sur l’indice. Aucun pays africain ne se trouve sur la liste.
Par ailleurs, des améliorations notables ont été notées dans les États baltes de l’Estonie, la Lettonie, et l’Arménie.
Il n’y a “aucune amélioration significative, cependant, est au Moyen-Orient et en Afrique du Nord”, a confié M. Kukutschka à la VOA.
Déclin de la démocratie et de la liberté de presse
Plusieurs démocraties occidentales ont glissé dans le classement, parmi lesquelles les États-Unis, le Canada et l’Australie.
Ces pays “doivent faire attention à la question de la corruption, car je pense qu'il est beaucoup plus difficile de reconstruire ce que vous avez perdu que de préserver ce que vous avez et améliore de là“, avance M. Kukutschka.
Transparency International affirme avoir également observé "la propagation de la désinformation et des fausses nouvelles, qui ont affaibli, je pense que la crédibilité de l'un des meilleurs watchdogs de lutte anti-corruption, qui est le média et la presse”.
Pourquoi la corruption se généralise à l’échelle mondiale
La corruption qui gangrène la plupart des États a pour principaux corollaires l’autoritarisme et les conflits.
L’autoritarisme
“La complaisance dans la lutte contre la corruption exacerbe les violations des droits de l'homme et sape la démocratie, établissant une spirale vicieuse”, conclut le rapport 2021 de l’organisation.
L’influence des conflits
Selon Transparency International, les conflits, y compris ceux occasionnés par des coups d’État, sont un facteur considérable qui influence l’indice de corruption. Pour preuve, parmi les 27 pays restent au bas de l’échelle on note bon nombre de nations qui ont connu des années de conflit, dont notamment la Somalie, la Syrie et le Soudan du Sud.
La corruption perçue au Mali a augmenté après les deux coups d'État militaires successifs. Les Philippines sous le président Rodrigo Duerte ont connu une forte augmentation de la corruption aux côtés d'une répression sur la liberté d'expression. De même, la corruption perçue au Venezuela a fortement augmenté sous le président Nicolas Maduro.
L'indice de perception de la corruption de l'organisation classe 180 pays par des niveaux perçus de la corruption du secteur public à l'aide d'une échelle de zéro (très corrompu) à 100 (très propre), en utilisant des données provenant de dizaines de sources, y compris la Banque mondiale.