Quelque 346 millions de personnes, soit plus d'un Africain sur quatre, souffre de faim "alarmante" et ce chiffre va probablement augmenter dans les mois à venir, a dit l'ICRC.
Cette crise alimentaire frappe l'ensemble du continent, depuis l'Ethiopie et la Somalie touchées par la sécheresse jusqu'à la Mauritanie et le Burkina Faso. Mais les fonds manquent pour y répondre, s'inquiète le CICR.
"Il s'agit d'une catastrophe qui passe largement inaperçue. Des millions de familles ont faim et des enfants meurent en raison de la malnutrition", a déclaré le directeur monde des opérations du CICR, Dominik Stillhart, lors d'une conférence de presse dans la capitale kényane Nairobi.
M. Stillhart a ajouté que l'attention portée au "terrible" sort des Ukrainiens "ne devrait pas empêcher le monde de voir d'autres crises".
Le conflit en Ukraine a contribué à la hausse des prix alimentaires et du carburant et à désorganiser les chaînes d'approvisionnement, amplifiant les effets de la pandémie de coronavirus, souligne également le CICR.
L'organisation veut consacrer un milliard d'euros cette année à sa réponse humanitaire en Afrique, mais il lui manque quelque 800 millions d'euros.
"Nous intensifions nos opérations (...) afin d'aider autant de gens que nous le pouvons, mais le nombre de personnes qui n'ont pas d'eau et de nourriture est ahurissant", a dit M. Stillhart.
Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) a alerté le mois dernier sur le fait que plus de 70% de la population du Soudan du Sud ferait face à une faim extrême cette année, en raison de l'instabilité politique et des désastres naturels.
Plus de six millions de personnes dans l'est et le sud de l'Ethiopie ont besoin d'une intervention "d'urgence" cette année face à l'intense sécheresse qui sévit dans la Corne de l'Afrique, a averti l'ONU en janvier.
Au Burkina Faso, le nombre de personnes déplacées par la faim a plus que doublé au cours de l'année écoulée.
M. Stillhart a rappelé l'impact indirect du changement climatique sur les récoltes.
"L'actuelle crise de la sécurité alimentaire est clairement le résultat des effets combinés des conflits (...) mais c'est aussi le résultat de chocs climatiques répétés", a-t-il dit.