Malgré deux jours de négociations, avec comme médiateur l’artiste et ministre-conseiller Youssou Ndour, l’État et les artistes n’ont pas pu accorder leurs violons et ces derniers devront donc rester au chômage technique pour quelque temps encore.
Les espoirs entrevus après la première journée de négociations entre les acteurs culturels et les ministres de l’intérieur et de la culture ont été douchés par la nouvelle flambée des cas positifs de Covid-19 à travers le pays.
Le monde de la culture devra donc prendre son mal en patience comme l’indique Daniel Gomez, coordonnateur de la Coordination des artistes musiciens du Sénégal.
"Pour le moment les autorités ne peuvent pas nous laisser travailler parce que la tendance est à la hausse. Ils ont comptabilisé aujourd’hui 168 cas et ça monte graduellement donc nous avons dit que nous avons très bien compris", dit-il.
Conscients de la situation actuelle, les émissaires des acteurs culturels ont rendu compte à leur base. "Nous nous sommes concertés avec tous les responsables d’organisations pour leur dire que le ministre ne refuse pas d’ouvrir mais la dégradation de la situation ne le permet pas. Nous allons donc suivre l’évolution au jour le jour et rester en contact pour qu’on puisse voir dans quelles mesures on pourra reprendre", promet Daniel Gomez.
Cette situation, qui perdure depuis plusieurs mois, commence à avoir des conséquences sociales dramatiques chez les artistes. C’est l’aveu du musicien Thiat Seck qui ne cache pas son désespoir.
"En ce moment on peine à joindre les deux bouts", se lamente-t-il.
Pour assister les artistes en détresse, la présidente du conseil d’administration de la Société des droits d’auteurs et droits voisins (SODAV) demande à l’État de verser une compensation aux acteurs culturels. Pour Ngoné Ndour, c’est une bouffée d’oxygène indispensable pour le monde culturel.
"Si on est privé de notre principale source de revenus avec l’arrêt des activités culturelles et la fermeture des salles de spectacles parce que la maladie a vraiment augmenté, il faut que l’État songe à nous verser une compensation financière afin de soulager les artistes qui ne tiennent plus pour la majorité", justifie-t-elle.
La PCA de la SODAV explique qu’elle fait cette demande parce que nous "ne pouvons pas exercer mais si demain les cas positifs baissent nous serons les premiers à reprendre le travail".
En attendant une amélioration de la situation sanitaire, les acteurs culturels sénégalais ne comptent pas rester les bras croisés. Si leur sit-in de jeudi a été interdit par le préfet pour des raisons administratives, ils comptent déposer une nouvelle demande pour descendre dans la rue le 23 décembre afin d’obtenir un allègement des mesures restrictives ou une compensation financière de l’État.