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La défense d'un ex-ministre ministre ivoirien jugé pour assassinat des casques bleus dénonce une "pure fabrication"


Hubert Oulaye, ancien ministre et cadre du FPI à Abidjan, le 10 juin 2017. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)
Hubert Oulaye, ancien ministre et cadre du FPI à Abidjan, le 10 juin 2017. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)

La défense de l'ex-ministre ivoirien Hubert Oulaye, qui comparait pour complicité d'assassinat de soldats de l'ONU, a estimé que toute l'accusation n'était qu'une "pure fabrication" des services secrets au troisième jour du procès à Abidjan.

"Tous les faits concernant Hubert Oulaye sont une pure fabrication de la DST", la Direction de la surveillance du territoire, a déclaré à l'AFP à l'issue de l'audience Me Rodrigue Dadje, réitérant qu'il s'agit d'un "procès politique".

Hubert Oulaye, 64 ans, ministre de la Fonction publique de l'ex-président Laurent Gbagbo dans les années 2000, et Maurice Djire, 37 ans, sont accusés de complicité d'assassinats de sept Casques bleus et huit civils lors d'une attaque dans l'ouest de la Côte d'Ivoire en juin 2012.

Leurs avocats, qui avaient quitté l'audience mardi pour protester contre le fait que le parquet ne leur avait pas transmis toutes les pièces du dossier, sont finalement revenus jeudi après intervention du bâtonnier.

Interrogé par l'avocat général, l'unique témoin présent sur les cinq cités, Serge Brou, militaire de 44 ans en détention préventive dans une autre affaire, a nié à la barre avoir incriminé M. Oulaye dans ses déclarations à la police.

"Vous avez pourtant signé le PV d'audition", a remarqué l'avocat général Souleymane Koné.

La défense a relevé que l'interrogatoire de Serge Brou, cité dans le rapport de la DST sur lequel se fonde l'accusation, s'est déroulé le 20 mars 2012, soit deux mois et demi avant l'attaque contre les Casques bleus, le 8 juin 2012.

Les avocats ont aussi contesté l'authenticité d'une liste de numéros de téléphones présentée comme un indice matériel par le rapport de la DST, car contenant le numéro de M. Oulaye.

Enfin, la défense a relevé qu'il n'existe pas d'aérodrome dans la ville de Tai, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, contrairement à ce qu'indique le rapport de la DST, selon lequel cet aéroport était une cible pour des actions de rébellion armées prétendument financées par M. Oulaye.

MM. "Oulaye et Djire sont complètement innocents, il n'y a aucun élément de preuve" contre eux, a estimé Me Dadje, estimant que "le parquet général a passé son temps à poser des questions sur des faits qui n'ont aucun lien direct avec l'infraction poursuivie".

Le procès doit reprendre mardi 26 décembre, pour les plaidoiries et le verdict.

Avec AFP

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