Le mollah Akhtar Mansour, chef des talibans afghans, a été tué le 21 mai dernier par une frappe de drone dans la province pakistanaise du Baloutchistan, un coup dur pour les rebelles islamistes qui mènent depuis 2001 une insurrection contre les forces étrangères et nationales en Afghanistan.
Des responsables américains ont qualifié "d'autre combattant masculin" le chauffeur du véhicule dans lequel circulait le mollah Mansour lorsqu'il a été pris pour cible. Mais selon des sources sécuritaires pakistanaises il s'agit de Mohammad Azam, qui travaillait pour la compagnie de location Al Habib, établie près de Quetta, la capitale du Baloutchistan.
"Des responsables américains dont je ne connais pas le nom ont endossé la responsabilité de cette frappe dans les médias. Je demande donc que justice soit faite et que des mesures judiciaires soient prises contre ceux qui sont responsables de sa mort", a écrit le frère du chauffeur, Mohammad Qasim, dans une plainte déposée à la police en datye du 25 mai et que l'AFP a pu consulter dimanche.
"Mon frère était innocent. Il était très pauvre. C'était le seul soutien d'une famille avec quatre jeunes enfants", poursuit le document.
La police pakistanaise et des responsables locaux ont confirmé dimanche à l'AFP que la plainte de la famille du chauffeur du véhicule avait bien été déposée mais ont refusé de commenter les suites éventuelles données à cette affaire.
Depuis 2004, les Etats-Unis ont mené des centaines de frappes de drones dans les régions pakistanaises bordant l'Afghanistan, des opérations condamnées par le Pakistan comme des entorses à sa "souveraineté", même si des documents rendus publics a cours des dernières années ont fait état d'une collaboration pakistano-américaine pour certaines d'entre elles.
Les talibans afghans ont nommé mercredi le mollah Haibatullah Akhundzada, un religieux discret mais respecté, pour succéder au mollah Mansour, dont il était l'adjoint. Le nouveau chef devra tenter de prévenir le morcellement du mouvement taliban, convié sans résultat probant jusqu'à présent à des pourparlers de paix avec le gouvernement de Kaboul.
Avec AFP