"Tous les agents anti-polio sont sains et saufs, nous dit-on", a déclaré le préfet de Karachi.
L'attaque a été revendiquée mercredi soir par le groupe Jamaat-ul-Ahrar, une faction des talibans pakistanais. "Nous revendiquons cette attaque contre la police à Karachi qui fait partie d'une série d'attaques contre la police et les représentants de l'Etat", a affirmé le porte-parole du groupe Ehsanullah Ehsan, dans un communiqué envoyé à l'AFP par mail.
Des groupes islamistes radicaux, comme les talibans, accusent les campagnes de vaccination anti-polio de servir de couverture à des activités d'espionnage, ou d'être destinées à stériliser des populations musulmanes dans le cadre d'un complot occidental.
Huit inconnus armés ont mené deux attaques distinctes dans le quartier d'Orangi Town, dans l'ouest de Karachi, selon Feroz Shah, un gradé de la police.
"Les hommes armés ont d'abord ouvert le feu sur trois policiers dans les rues d'Orangi Town, les tuant tous", a-t-il indiqué, puis "ils ont ensuite abattu quatre policiers assis dans une fourgonnette" à quelques rues de là.
Le bilan a été confirmé par Abdul Kareem, un cadre de l'hôpital Abbasi Shaheed Hospital où les corps ont été transférés.
Les équipes anti-polio étaient déployées dans le cadre de la troisième journée d'une campagne de vaccination.
Le Pakistan, l'un des deux derniers pays au monde où la poliomyélite est endémique, peine à éradiquer cette maladie infantile paralysante. La tâche est compliquée par des attaques meurtrières récurrentes contre les équipes de vaccination qui ont fait plus de 100 morts depuis décembre 2012.
En janvier, un kamikaze avait tué quinze personnes, majoritairement des policiers, devant un centre anti-polio à Quetta (sud-ouest) dans une attaque revendiquée par les talibans.
Après un pic en 2014, le nombre de nouveaux cas de polio a chuté à 54 en 2015. Les autorités se sont fixé pour objectif d'éradiquer la polio d'ici la fin de l'année.
Afin de gagner la confiance de certaines familles, elles ont mis en place à Karachi un programme impliquant 2.500 vaccinatrices de proximité qui opèrent sans escorte policière dans leur propre quartier.
L'opposition au vaccin s'est intensifiée depuis que la CIA a utilisé une fausse campagne de vaccination pour identifier Oussama Ben Laden dans le nord du Pakistan, où il a été tué en mai 2011.
Avec AFP