Ce témoin, un Français installé en Côte d'Ivoire, a été entendu en mai, par le juge d'instruction en charge de l'affaire, Cyril Paquaux. D'après ce témoignage dont a eu connaissance l'AFP, cet homme a récemment recueilli les confidences d'une personne "crédible" selon laquelle le corps du journaliste serait enterré dans le sous-sol d'une maison du sud d'Abidjan.
"Ce témoignage paraît très sérieux, il y a une vraie cohérence car il vient corroborer d'autres éléments dans l'enquête", a déclaré à l'AFP Me Alexis Gublin, avocat des proches du journaliste.
Le juge d'instruction a envoyé cet été une commission rogatoire internationale à la Côte d'Ivoire pour que des investigations soient menées en lien avec ce nouveau témoignage. Concrètement, des fouilles pourraient être menées à l'endroit désigné par le témoin, selon une source proche du dossier. Mais selon l'avocat, "il ne s'est rien passé".
Le juge français pourrait se rendre en Côte d'Ivoire pour y mener des actes d'enquête, selon une source proche du dossier.
Dans cette perspective, l'avocat de la famille réclame la "coopération" des autorités ivoiriennes "pour que ce déplacement en Côte d'Ivoire soit utile". Et demande à ce qu'elles s'engagent "à assurer la sécurité du juge d'instruction dans la mesure où il a fait l'objet de menaces dans le cadre d'une autre enquête" liée à la Côte d'Ivoire.
Guy-André Kieffer, qui a disparu le 16 avril 2004 sur un parking d'Abidjan, enquêtait notamment sur des malversations présumées dans la filière cacao, des travaux qui pourraient avoir gêné l'entourage du président Laurent Gbagbo, alors au pouvoir.
Selon l'avocat, "les pistes convergent vers l'entourage de Simone Gbagbo", l'ex-première dame.
Peu avant sa disparition, le journaliste avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, qui est décédé en septembre.
Simone Gbagbo, jugée depuis le 31 mai devant la cour d'assises d'Abidjan pour "crimes contre l'humanité" pendant la crise postélectorale de 2010-2011, a récemment été accusée par un ancien chef de milice d'avoir donné l'ordre d'enlever le journaliste, de l'exécuter et d'incinérer son corps. "On m'accuse, on me salit (...) Que l'enquête concernant cette affaire aille à son terme!", avait lancé l'accusée le 21 juin.
Avec AFP