Un hommage national aux maîtres Cédric de Pierrepont, 33 ans, et Alain Bertoncello, 28 ans, sera rendu mardi à 11H00 (09H00 GMT) dans la cour d'honneur des Invalides à Paris, présidé par le président Emmanuel Macron.
"Les dépouilles des deux militaires sont arrivées hier (dimanche) sur le territoire national", a indiqué lundi le ministère français des Armées à l'AFP. "La ministre des Armées, Florence Parly, et les autorités militaires étaient présentes à leur arrivée".
Lundi après-midi, les honneurs militaires devaient leur être rendus aux Invalides, mais en présence uniquement de leurs familles et de quelques proches, par le chef d'état-major de la Marine, l'amiral Christophe Prazuck.
Les deux membres des Forces spéciales vont y être décorés de la médaille militaire et de la Croix de la valeur militaire, avant de recevoir mardi, des mains du président français, l'ordre de chevalier de la Légion d'honneur.
Mardi matin, avant de rejoindre la cour des Invalides, le convoi funéraire enjambera la Seine : "Tous ceux qui veulent saluer une dernière fois les militaires pourront se recueillir Pont Alexandre III à 10h00 (08h00 GMT)", a indiqué le ministère.
Les familles accueilleront les deux cercueils aux Invalides. L'allocution du président Macron sera suivie de la sonnerie aux morts avant que ne retentisse la Marseillaise.
- "Il a fait le job" -
Pour Florence Charton, compagne de Cédric de Pierrepont, "il est mort pour ce qu'il aimait faire, ce dont pour quoi il était fier. Il a fait son job. C'est ce qu'il m'aurait dit", a-t-elle dit à la chaîne de télévision TF1.
Même émotion et respect de son engagement chez la compagne d'Alain Bertoncello. Léa Latourte, militaire de 26 ans basée à Bordeaux, a déclaré à la radio RTL qu'il "était conscient des dangers encourus et il les affrontait avec réalisme. Si c'était à refaire, il le referait", a estimé la jeune femme qui reçoit "énormément de messages de soutien" de la part d'inconnus.
Le père d'Alain, Jean-Luc Bertoncello, a également rappelé l'engagement de son fils, qui l'avait conduit jusqu'au prestigieux commando Hubert, élite de l'élite au sein de la Marine.
"Ils ont fait ce qu'ils avaient à faire, pour lui ça s'est mal terminé mais pour, les autres, ils ont réussi la mission", a-t-il fait valoir.
La ministre des Armées a justifié la présence du président Macron à l'aéroport de Villacoublay au pied de l'avion qui a ramené samedi en France les deux otages français : Patrick Picque et Laurent Lassimouillas avaient été enlevés le 1er mai et leur chauffeur béninois abattu, lors d'un safari dans le nord du Bénin - une zone déconseillée par le ministère des Affaires étrangères.
"Il fallait y aller", a dit la ministre à la radio France Inter, "c'était très important pour les militaires mais c'est aussi important pour tous les Français".
- Enquête ouverte en France -
Lundi, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire après l'enlèvement et la séquestration des deux Français.
Cette enquête a été ouverte pour arrestation, enlèvement, séquestration et détention arbitraire d'otage commis en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste, a précisé le parquet.
Avec les otages français ont été libérées une Américaine et une Sud-Coréenne, retenues "depuis 28 jours" selon l'armée, mais dont la présence était inconnue. Cette dernière est une "simple touriste" qui voyageait depuis "près d'un an" et s'était rendue au Sénégal et au Mali, a dit lundi à l'AFP un responsable de l'ambassade de Corée.
Le faire-part d'Alain Bertoncello publié dans la presse régionale précise que les obsèques du jeune soldat seront célébrées samedi chez lui en Haute-Savoie (centre-est) "dans l'intimité familiale". Il invite à partir de mercredi ceux qui le souhaitent à se recueillir devant sa dépouille, à la maison funéraire d'Annecy.
Les obsèques de Cédric de Pierrepont auront lieu mercredi après-midi en l'église de Larmor-Plage (ouest), selon un avis d'obsèques paru dans le journal Ouest-France, confirmé par la mairie.