Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi visant à renforcer la législation antiterroriste française. Il s’agit d’enrayer le départ en nombre de jeunes volontaires ou résidents français pour la Syrie ou l’Irak, et le retour de certains.
Le projet répond aux soucis exprimés par les services de lutte antiterroriste et les magistrats spécialisés, qui demandaient depuis des mois le renforcement de l'arsenal juridique français.
Le projet de loi comprend un arsenal de mesures visant à renforcer la surveillance et la détention de suspects ayant des liens avec des groupes islamistes radicaux. Il instaure une nouvelle incrimination, « l'entreprise individuelle à caractère terroriste » et prévoit le renforcement de la répression de l'« apologie d'action terroriste et d'incitation », essentiellement sur Internet.
Le texte prévoit également la création d'une interdiction administrative de sortie du territoire français, qui concernera certains ressortissants, majeurs ou mineurs.
Selon M. Cazeneuve, environ 800 jeunes ont rejoint des milices djihadistes à l'étranger, et une centaine s’apprêterait à regagner la France. Toujours selon le ministre de l’Intérieur, ils ont été témoins d'actes de barbarie à l'étranger. Ils reviennent changés et prêts à commettre des actes d'une extrême violence dans leur pays natal, et de ce fait présentent une menace pour la sécurité de la France et de l'Europe.
L'Union européenne (UE) et les Etats-Unis se préoccupent de plus en plus des jeunes qui rejoignent les mouvements djihadistes. Les États-Unis chiffrent à environ 7.000 le nombre de combattants étrangers déployés rien qu’en Syrie.