Le président français François Hollande a annoncé la création, "avant la fin de l'année", d'une "fondation pour la mémoire de l'esclavage", mardi à l'occasion de la journée commémorative de l'abolition de l'esclavage.
"Je souhaite donner à la France une institution qui lui manque encore, une fondation pour la mémoire de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions", a indiqué le chef de l'Etat lors des cérémonies de commémoration organisées au palais du Luxembourg, où siège le Sénat, à Paris.
L'économiste franco-béninois Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin, présidera la mission de préfiguration de cette fondation. Il présentera son rapport "à l'automne" et l'institution pourra être "créée avant la fin de l'année", a précisé le président de la République.
Cette fondation "sera une source de promotion des valeurs de liberté, d'égalité, de tolérance" et "diffusera la connaissance de l'esclavage, de la traite mais aussi tout le combat des abolitionnistes", a-t-il ajouté, en précisant qu'elle devait rassembler "toutes les mémoires et tous les Français".
Associant "tous les acteurs publics, privés, associations, entreprises", elle "réfléchira avec la mairie de Paris à l'édification d'un mémorial aux esclaves et d'un lieu muséographique", a-t-il ajouté.
Cette annonce est faite alors que plusieurs associations antiracistes ont exhorté François Hollande lundi à créer un "musée de l'esclavage".
Dans un communiqué, le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France), qui depuis 4 ans a beaucoup fait pour installer en France le débat sur les réparations, "se réjouit donc de cette victoire, qui constitue objectivement une avancée importante en matière de réparation".