"Aujourd'hui, nous demandons officiellement la démission de vous tous (le gouvernement), à commencer par le président de la République", a lancé la députée Hanitriniaina Razafimanantsoa aux manifestants réunis sur l'emblématique Place du 13 mai.
"Tout de suite, tout de suite, tout de suite", a scandé en retour la foule, chauffée à blanc.
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"Vous ne fêtes pas le poids contre le peuple, vous feriez mieux de ranger déjà vos valises", a insisté Mme Razafimanantsoa.
A sept mois du premier tour annoncé des élections présidentielle et législatives, l'opposition accuse le régime de vouloir la museler, notamment au travers d'une série de nouvelles lois électorales selon elle au seul bénéfice du pouvoir.
Samedi, une marche, interdite par les autorités, a dégénéré en violents affrontements avec l'armée et la police.
Selon un bilan provisoire de source hospitalière, ce face-à-face a fait deux morts et 16 blessés dans les rangs des manifestants, qui accusent les forces de l'ordre d'avoir ouvert le feu à balles réelles.
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Lors d'une allocution télévisée et sur les réseaux sociaux dimanche soir, le chef de l'Etat a dénoncé une tentative de "coup d'Etat".
A l'issue d'un conseil des ministres lundi, son gouvernement a accusé l'opposition "d'inciter la population à l’insurrection et à troubler l’ordre public".
"Le président de la République a été le premier responsable de la tuerie ici samedi", a rétorqué mardi la députée Razafimanantsoa.
"Miala (quitter), miala, miala", ont repris en choeur les centaines de personnes sur la Place du 13 mai.
Elu en 2013, M. Rajaonarimampianina n'a pas encore annoncé s'il allait briguer un second mandat.
En revanche, les deux principaux chefs de l'opposition, Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et Andry Rajoelina, au pouvoir de 2009 à 2014, ont déjà laissé entendre qu'ils étaient prêts à se lancer dans la bataille.
Tous les deux ont été interdits de candidature en 2013.
M. Ravalomanana a été renversé en 2009 après une mutinerie de l'armée qui a permis à M. Rajoelina, alors maire de la capitale, de devenir président non élu d'une transition qui s'est prolongée jusqu'en 2014.
Avec AFP