Beau joueur malgré sa défaite écrasante (65 voix contre 134 pour "United-2026" lors du vote des délégués de la Fifa à Moscou), le comité marocain a salué la victoire du trio nord-américain tout de suite après le vote.
Dans un tweet, le chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani a "salué le comité de candidature du Maroc pour son sérieux et son professionnalisme", le remerciant pour "ce rêve partagé".
Rencontré dans les rues de Rabat, presque désertes en ces derniers jours de ramadan, Abdelmoula, 49 ans, se montre plus grinçant.
"C'était le tour de l'Afrique, mais c'était biaisé car le Maroc fait partie du tiers-monde et les puissants ont peut-être comploté contre lui", dit-il à l'AFP.
"Malheureusement, on n'y peut rien : c'est devenu politique quand le président (américain Donald) Trump a menacé ceux qui allaient voter pour nous", commente, stoïque, Saïd, 62 ans, venu participer au casting d'un film américain au cœur de la capitale Rabat.
"Menaces" de Trump
Pour Hassan, un quinquagénaire visiblement peu surpris par le résultat, "il est clair que ça ne se passe pas dans la transparence", quand bien même ce sont les 207 délégués des pays-membres de la Fifa qui, pour la première fois, désignaient le vainqueur.
Si l'instance suprême du football mondial "était impartiale, elle aurait disqualifié le dossier nord-américain après les menaces lancées par Trump", juge pour sa part le commentateur sportif et ex-entraîneur marocain, Driss Abis, joint par téléphone.
Mais Soufiane, 28 ans, tempère : "Il faut être réaliste, nous n'avons pas l'infrastructure, nos stades existent seulement sur des maquettes", dit-il à l'AFP.
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Le résultat du vote a aussi immédiatement été très commenté sur les réseaux, parfois de manière véhémente.
Nombreux sont ceux qui ont émis le souhait que le royaume se concentre désormais sur ses besoins de base, comme les hôpitaux ou les écoles.
Quant aux médias, qui ont suivi la campagne jour après jour, ils avaient croisé les doigts jusqu’à la dernière minute : "le Maroc y croit", "Et si le Maroc créait la surprise ?", pouvait-on lire mercredi matin dans la presse locale.
Après le vote, ils ont salué la candidature "crédible" de leur pays, certains évoquant néanmoins une "douche froide".
"J'ai ressenti de la tristesse au moment de l'annonce", résume l'ancien international marocain Abdelkrim El Hadrioui, joint par téléphone.
"Couteaux dans le dos"
Au cœur des commentaires les plus acerbes, le vote de l'Arabie Saoudite, grand allié du Maroc, qui a, selon la presse locale, "mené une campagne tous azimuts" en faveur de "United 2026". En avril, la Ligue arabe avait annoncé son soutien à la candidature marocaine.
"Dieu préserve-moi de mes amis, mes ennemis je m'en occupe. Suivez mon regard", avait raillé avant le vote Moncef Belkhayat, membre du comité de candidature marocain et ancien ministre des Sports.
"Les Etats-Unis comptent un nouvel Etat. Il est arabe et musulman, corvéable à souhait et on y adore planter des couteaux dans le dos de ses amis en se cachant derrière des puits de pétrole", avait asséné sur twitter Samira Sitaïl, dirigeante de la chaîne publique 2M.
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L'indignation est d'autant plus forte que sept pays arabes au total, pour la plupart considérés comme des alliés, ont voté pour le dossier américain.
Le Maroc mettait en avant sa géographie compacte, au carrefour de deux continents, l’Europe et l’Afrique, passionnés par le ballon rond, en promettant des matches dans le même fuseau horaire dans un rayon de 550 km autour de la capitale économique Casablanca.
Son dossier n’avait pas convaincu les experts de la task-force envoyés sur le terrain par la Fifa, qui lui avaient récemment attribué une note moyenne de 2,7 sur 5, soit à peine plus que le minimum requis (2 sur 5).
Quatre fois candidat malheureux à l’organisation (en 1994, 1998, 2006 et 2010), le royaume espérait devenir le deuxième pays du continent, après l'Afrique du Sud en 2010, à accueillir l’événement, pour sa première édition à 48 équipes.
Avec AFP