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"Maroc 2026", entre opérations séduction et lobbying tous azimuts


Moulay Hafid Elalamy, le président du comité de candidature du Maroc au Mondial 2026, à Marrakech, au Maroc, 8 avril 2015.
Moulay Hafid Elalamy, le président du comité de candidature du Maroc au Mondial 2026, à Marrakech, au Maroc, 8 avril 2015.

Tour du monde à la rencontre des 207 fédérations votantes, voyages organisés pour la presse étrangère, recours à des "ambassadeurs" de prestige pour faire du lobbying: la candidature marocaine pour l'organisation du Mondial-2026 a fait feu de tous bois pour créer la surprise lors du Congrès de la Fifa, mercredi.

"Quand le journaliste japonais a débarqué à l'aéroport, il pensait trouver un désert. Il était tout étonné de voir tout le contraire", souffle un membre du comité de candidature, entre amusement et amertume. "Mais à la fin du voyage, il est reparti conquis", veut-il croire.

Décidé à ne pas laisser le moindre préjugé orientaliste entraver sa course, "Maroc 2026" a joué à fond l'opération séduction auprès de la presse étrangère en invitant, au cours de deux sessions au printemps, ses représentants originaires d'Amérique latine, d'Asie, ou du monde anglo-saxon, à se rendre dans le Royaume pour découvrir son projet.

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Au menu ? La visite d'une partie des infrastructures prévues dans son projet comme l'un des 12 stades au programme ou le chantier de la future ligne TGV, bien sûr, mais aussi une immersion dans le patrimoine culturel marocain, de la medina de Tanger à l'emblématique Place Jemaa el-Fna de Marrakech.

"On a beau présenter un pays et sa candidature dans un document, ou à la TV, rien ne peut battre le sentiment de visiter un pays", explique à l'AFP Hicham El Amrani, directeur général de "Maroc 2026". "C'est très important de relayer ça à la presse internationale, de pouvoir expliquer, répondre aux questions, lever un certain nombre de doutes, ou de perceptions par rapport à certains aspects."

"Ambassadeurs"

Pour orchestrer cette campagne de lobbying, le Maroc, qui espère ne pas vivre un énième échec mercredi à Moscou après déjà quatre candidatures malheureuses (1994, 1998, 2006 et 2010), a fait appel à un poids lourd du secteur. Son nom ? Vero Communications, l'agence britannique qui a fait gagner Londres et Paris dans leur quêtes respectives des JO-2012 et JO-2024, ou qui a encore propulsé... Gianni Infantino à la présidence de la Fifa en 2016.

Et la stratégie de conquête ne s'arrête pas là. Pour gagner la sympathie des amateurs du ballon rond, la candidature "africaine" a aussi fait appel à des légendes du continent comme Didier Dogba ou Samuel Eto'o pour mouiller son maillot.

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"Les ambassadeurs ne sont pas venus juste pour leur apporter leurs noms, ou leur image. Mais ils participent aux campagnes de lobbying, voyagent avec nous à travers les différents pays dans le monde pour pouvoir défendre la vision de la candidature marocaine et ses atouts", souligne Hicham El Amrani.

Mieux, le Royaume peut également compter sur des "influenceurs" de haut-niveau dans les pays amis. Exemple en France, où les officiels marocains, qui ont d'ores et déjà enregistré le soutien de la fédération française, comptent plusieurs relais sur la scène politique.

"Influence"

Dans les salons du prestigieux hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée nationale, le sénateur français Christian Cambon, également président de la commission des affaires étrangères et des forces armées, a ainsi appelé toute personne ayant de "l'influence" à soutenir le Maroc.

Qu'entendait-il par là ? "Cela veut dire que chacune et chacun dans le rôle qui est le nôtre, peut apporter un soutien effectif. Je prends mon exemple, où je suis évidemment amené à voir beaucoup de ministres de tout un tas de pays, et moi j'aborde le sujet unilatéralement avec eux", explique-t-il à l'AFP.

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"Je recevais un ministre d'un pays de l'Europe centrale et je lui ai dit 'C'est quoi votre position sur la Coupe du monde 2026 ?' Il n'était absolument pas au courant, mais ça m'a permis de développer un certain nombre d'arguments, notamment que cela peut être un facteur de paix dans la région", ajoute M. Cambon.

Son "collègue" Gilles Pargneaux, euro-député et président du groupe d'amitié Union européenne-Maroc, a passé carrément son dernier mois "à des prises de contacts tous azimuts auprès de décideurs européens qui à tel ou tel endroit ont un pouvoir de conviction et de décision par rapport à ceux qui vont voter le 13 juin", confie-t-il à l'AFP. Suffisant pour faire la différence ?

Avec AFP

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