En juillet 2019, Yaoundé avait accusé la Guinée équatoriale d'avoir commencé à construire un mur à sa frontière, empiétant sur son territoire, ce qu'avait démenti Malabo.
Les tensions avaient été ravivées il y a quelques mois, quand Malabo a entrepris la construction de miradors au même endroit, a rapporté le quotidien d'Etat camerounais Cameroon Tribune en juin.
"Des nouvelles (...) font état de la suspension de ces travaux" a salué mardi soir le ministre camerounais Beti Assomo en marge d'une rencontre de deux jours avec son homologue équatoguinéen, dédiée à ces différends frontaliers.
Après avoir écouté M. Assomo, le ministre équato-guinéen Leandro Bakale a à son tour fait une déclaration, sans évoquer le mur dont son gouvernement a toujours nié l'existence.
Même silence au sujet du mur après la rencontre. "Nous pouvons dire avec force que l'apaisement est garanti", a-t-il simplement assuré devant la presse.
"Il n'y a pas de travaux en ce moment. Nous n'avons pas contruit de mur", maintient un membre de la délégation équato-guinéenne à Yaoundé interrogé par l'AFP, qui reconnaît simplement "des opérations de repérage des limites de la frontière".
La zone frontalière de la Guinée équatoriale, du Cameroun et du Gabon, appelée zone des trois frontières, est une plaque tournante des échanges commerciaux, mais aussi de trafics.
Malabo surveille particulièrement cette frontière où une trentaine d'hommes armés avaient été arrêtés fin 2017, accusés d'avoir tenté un coup d'Etat contre le président Teodoro Obiang Nguema.
Des habitants équato-guinéens le long de la frontière, contactés par l'AFP, avaient constaté le début de la construction du mur à l'été 2019, mais affirment désormais que les travaux ont cessé depuis plusieurs mois et n'ont jamais repris.
"L'engagement de suspendre le projet de construction de ce mur a été pris par le président Teodoro Obiang Nguema de la Guinée équatoriale", a affirmé à l'AFP un officiel camerounais ayant requis l'anonymat.
"Le président Paul Biya a échangé avec son homologue et celui-ci lui a confirmé que son pays envisageait de construire un mur pour contrer les migrations clandestines mais qu'il avait décidé de le suspendre", le temps que les deux pays s'accordent sur le tracé de la frontière, a rapporté cet officiel.
De nombreux Camerounais tentent leur chance de l'autre côté de la frontière, en Guinée équatoriale, attirés par les opportunités créées par la manne pétrolière de ce petit pays.