La veille, The Times a annoncé l'expulsion d'Egypte de sa journaliste britannique Bel Trew, et dénoncé une "tentative d'intimidation" en "ligne avec l'environnement oppressant créé" par le président Abdel Fattah al-Sissi contre la presse.
La journaliste, qui vivait dans le pays depuis sept ans, "a été arrêtée il y a trois semaines après avoir interviewé un parent d'un homme décédé sur un bateau de migrants" à destination de l'Europe. Elle a été ensuite détenue puis "conduite à l'aéroport par la police et obligée de prendre un vol pour Londres", selon le Times.
Dans un communiqué, l'Organisme général pour l'information (OGI), chargé de réguler les activités de la presse étrangère en Egypte, a affirmé que Bel Trew avait mené des interviews sans avoir fait de demande de carte de presse temporaire en attendant sa carte annuelle dont la remise a été retardée pour l'ensemble des correspondants étrangers.
Elle a également "fait des interviews video dans la rue (...) sans avoir les autorisations nécessaires (...). Vu ces violations flagrantes, les autorités compétentes ont décidé d'expulser la journaliste britannique", a poursuivi l'organisme général.
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Selon la même source, Bel Trew avait demandé une autorisation spéciale pour couvrir l'élection présidentielle en Egypte du lundi au mercredi et l'avait reçue.
Dans les pages de son journal, Bel Trew a affirmé que son matériel lui avait été confisqué, qu'elle avait été détenue sans charges et menacée d'un "procès militaire, une procédure souvent utilisée contre les suspects de terrorisme ou les dissidents".
Les médias étrangers sont régulièrement accusés de diffuser de "fausses informations" sur l’Egypte et de ne pas respecter les règles déontologiques.
Les Egyptiens votent à partir de lundi pour élire leur président dans un scrutin sans surprise qui devrait donner à Abdel Fattah al-Sissi un deuxième mandat.
Avec AFP