Entourés de militaires en armes, le numéro deux du "Comité national pour le salut du peuple" (CNSP) mis en place par les militaires putschistes, Malick Diaw, ou encore leur porte-parole, le colonel-major Ismaël Wagué, ont été accueillis sous les youyous au pied du monument de l'Indépendance, où des milliers de personnes s'étaient rassemblées à l'appel de l'opposition.
Le chef de la junte et nouvel homme fort du Mali, le colonel Assimi Goïta, "a eu un empêchement de dernière minute" et "n'a pu faire le déplacement", a expliqué à la tribune Ismaël Wagué.
"Nous sommes venus vous remercier, remercier le peuple malien pour son soutien. Nous n'avons fait que parachever le travail que vous aviez commencé et nous nous reconnaissons dans votre combat", a-t-il ensuite lancé devant la foule enthousiaste.
Selon les estimations d'un correspondant de l'AFP, la foule était plus nombreuse que lors des manifestations organisées depuis juin par l'opposition pour réclamer le départ du président Keïta.
Les militaires se sont ensuite retirés, laissant la place aux leaders du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), la coalition d'opposition qui réclamaient depuis des mois le départ du président Keïta et ont salué l'intervention des militaires.
"Il n'y a pas de coup d'Etat, il n'y a pas de junte, nous avons des Maliens qui ont pris leurs responsabilités", a déclaré l'un de ces leaders, Mohamed Aly Bathily.
"Je suis trop contente! Nous avons gagné. Nous sommes venues ici pour remercier tout le peuple du Mali parce que c'est la victoire du peuple", jubilait Mariam Cissé, 38 ans, une partisane de l'opposition.
"Nous sommes là pour fêter la victoire du peuple, rien que la victoire du peuple. IBK a échoué, le peuple a remporté la victoire", a abondé Ousmane Diallo, un militaire à la retraite de 62 ans. Mais "maintenant, il ne faut pas que les militaires pensent rester au pouvoir", a-t-il averti.
L'opposition avait, avant le coup d'Etat, prévu des rassemblements vendredi pour réclamer à nouveau le départ "d'IBK".