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La justice russe maintient l'opposant Navalny en détention


A New York protest supporting Russia opposition politician Alexei Navalny
A New York protest supporting Russia opposition politician Alexei Navalny

La justice russe a décidé jeudi de maintenir en détention l'opposant Alexeï Navalny, qui a dénoncé un "arbitraire" destiné à l'"intimider" à trois jours de nouvelles manifestations prévues dans toute la Russie.

Cette décision fait suite au placement en détention de plusieurs alliés de M. Navalny et intervient au lendemain d'une série de perquisitions ayant visé des appartements de ses proches et les locaux de son organisation.

Un tribunal de Krasnogorsk, près de Moscou, a estimé que la détention de l'opposant jusqu'au 15 février, décidée par un autre tribunal peu après son retour en Russie le 17 janvier, était légitime, selon une journaliste de l'AFP sur place.

Alexeï Navalny, 44 ans, qui assistait du centre de détention à l'audience par visioconférence, a dénoncé une "violation démonstrative de la loi", un "arbitraire" destiné à l'"intimider" et "intimider tout le monde".

"Les juges ici ne sont que des esclaves obéissants de ces gens qui ont volé notre pays, qui nous ont volés pendant 20 ans, et qui veulent faire taire les personnes comme moi", a-t-il lancé.

Son avocate, Olga Mikhaïlova, a annoncé aux journalistes qu'elle ferait appel de cette décision tout en se disant "sans espoirs particuliers".

Elle a estimé que ces procédures judiciaires visaient à "exclure de la vie politique du pays" son client.

L'équipe de M. Navalny a appelé les Russes à manifester dans tout le pays dimanche, après de premiers rassemblements le week-end dernier qui ont débouché sur plus de 4.000 interpellations par la police.

Militant anticorruption et ennemi juré du Kremlin, Alexeï Navalny est la cible de multiples affaires judiciaires depuis son retour en Russie après des mois de convalescence en Allemagne pour un empoisonnement présumé, dont il accuse le président Vladimir Poutine d'être responsable.

Arrestations et perquisitions

Le frère de l'opposant, Oleg Navalny, et sa proche alliée Lioubov Sobol ont eux été placés en détention jeudi pour 48 heures pour "violation des normes sanitaires" en vigueur à cause de l'épidémie de coronavirus au cours des manifestations de samedi.

L'avocat de Mme Sobol, Vladimir Voronine, a dénoncé sur Twitter un "délire complet".

Une militante du groupe contestataire Pussy Riot, Maria Alekhina, a également été placée en détention pour le même motif, comme Anastassia Vassilieva, à la tête d'un syndicat de médecins en partie lié à M. Navalny, et d'autres collaborateurs de l'opposant.

Une vidéo diffusée dans les médias et sur les réseaux sociaux a montré Mme Vassilieva en train de jouer du piano chez elle pendant que les enquêteurs fouillaient son appartement.

Mercredi soir, la police a également perquisitionné aux domiciles de l'épouse de M. Navalny, Ioulia, de son frère Oleg et de sa porte-parole Kira Iarmych, condamnée vendredi dernier à neuf jours de prison, ainsi que dans les locaux de son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption.

Une vingtaine d'enquêtes ont parallèlement été ouvertes, notamment pour appels à des troubles, hooliganisme, violences à l'encontre des policiers et incitation de mineurs à commettre des actions illégales.

Le gendarme russe des télécoms Roskomnadzor a annoncé pour sa part qu'il allait sanctionner les réseaux sociaux pour avoir laissé en ligne des messages encourageant, selon lui, les mineurs à aller manifester.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a quant à lui défendu jeudi les forces de l'ordre qui "font leur travail". "Il y a eu de multiples violations de la loi" pendant les manifestations de samedi, a-t-il déclaré.

Les rassemblements de dimanche se dérouleront avec pour toile de fond la comparution d'Alexeï Navalny devant des juges prévu pour la semaine prochaine.

Selon son avocate, l'opposant risque notamment "environ deux ans et demi" de prison ferme pour la violation des conditions d'une condamnation à trois ans et demi de prison avec sursis qu'il s'était vu infliger en 2014.

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