La mission de la police nigérienne est-elle de protéger ou de réprimer les média, s’interroge mercredi Reporters sans Frontières (RSF). Dans un communiqué, l’ONG de défense des média accuse les forces de l’ordre nigériennes d'enfreindre les droits de la presse lors « d’attaques ciblées ».
« Reporters sans frontières (RSF) condamne les violences policières à l’encontre des médias privés lors des différentes manifestations à Niamey les 17 et 18 janvier 2015 », déclare le communiqué.
RSF précise qu’en « marge d’une manifestation anti Charlie Hebdo samedi 17 janvier, et d’une marche de l’opposition le lendemain à Niamey, des médias privés nigériens ont été la cible de violences policières. En l’espace de 48 heures, le siège de quatre groupes de presse ont été pris d’assaut par les forces de l’ordre et au moins huit journalistes ont été violentés ».
Des attaques d’autant plus incompréhensibles, estime l’ONG, que le 11 janvier, le président nigérien Mahamadou Issoufou « défilait à Paris pour condamner les violences à l’encontre des journalistes ».
RSF a donc demandé au président nigérien « d’envoyer un message fort à son gouvernement pour que de tels comportements soient sanctionnés ».
Le Niger se situe à la 48e place sur 180 pays dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Pour l’ONG, qui cite des « observateurs sur place », la liberté de l’information « connaît une grave crise au Niger ».