A BORD DE L'AVION PAPAL (Reuters) - Le pape François, faisant allusion notamment à l'attaque du siège de Charlie Hebdo le 7 janvier, a défendu la liberté d'expression tout en estimant qu'il n'était pas bon de provoquer les autres en insultant leur foi, faute de quoi une réaction est à "attendre".
"Vous ne pouvez pas provoquer, vous ne pouvez pas insulter la foi des autres, vous ne pouvez pas vous moquer de la foi", a-t-il dit jeudi aux journalistes à bord de l'avion qui le conduisait du Sri Lanka aux Philippines, seconde étape de sa tournée en Asie.
"J'estime que la liberté de culte et la liberté d'expression sont deux droits de l'homme fondamentaux", a-t-il dit en précisant qu'il parlait précisément des attentats de Paris.
"Chacun a, non seulement la liberté et le droit, mais aussi l'obligation de dire ce qu'il pense pour le bien commun (...). Nous avons le droit de jouir de cette liberté ouvertement, sans blesser", a-t-il dit.
Pour illustrer ses propos, il a dit à propos d'un collaborateur, vers lequel il s'est tourné: "Il est vrai que vous ne devez pas réagir par la violence, mais même si nous sommes de bons amis, s'il maudit ma mère, il peut s'attendre à recevoir un coup, c'est normal".
"Il ne faut pas jouer avec la religion des autres. Ces personnes provoquent et ensuite (quelque chose peut arriver). La liberté d'expression a des limites".
"Regardons notre propre histoire. Combien de guerres de religions avons-nous traversé? Nous aussi, nous sommes des pécheurs; mais l'on ne peut pas tuer au nom de Dieu. C'est une aberration", a continué le souverain pontife.
Douze personnes, dont huit journalistes, ont été tuées lors de l'attaque menée par les frères Kouachi contre le siège du journal satirique Charlie Hebdo à Paris.