De concert, Paris et Abuja soulignent "l'importance" de ce voyage, le premier de Muhammadu Buhari en Europe depuis son arrivée au pouvoir fin mai, hormis un déplacement éclair à l'invitation du sommet du G7 début juin en Allemagne.
Le président Buhari "mettra l'accent sur le renforcement et la consolidation de la coopération bilatérale en cours entre le Nigeria et la France en matière de défense, de sécurité, de commerce et d'investissements", a souligné dimanche le porte-parole de la présidence nigériane, Femi Adesina.
Invité du président français, M. Buhari sera reçu lundi soir par François Hollande à l'Elysée, où les deux hommes auront un entretien avant de tenir une conférence de presse conjointe.
La coordination de la lutte contre Boko Haram sera au coeur des discussions, avec en toile de fond un rapprochement crucial entre Abuja et ses voisins francophones.
M. Buhari a érigé en priorité de vaincre l'organisation islamiste, tenue pour responsable de la mort de plus de 15.000 personnes en six ans, essentiellement dans le nord-est du Nigeria.
Boko Haram "est sur le recul car elle ne contrôle plus un vaste territoire comme il y a quelques mois, mais elle est capable de mener des attentats de grande ampleur et simultanément dans plusieurs pays, au Nigeria, au Cameroun, au Tchad", souligne-t-on dans l''entourage de M. Hollande.
Une double attaque suicide a encore fait au moins 7 morts dimanche dans l'extrême nord du Cameroun, la deuxième depuis début septembre et la neuvième en un peu plus de deux mois dans cette zone frontalière du Nigeria.
Une Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF), composée de troupes du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin, doit être déployée incessamment dans le nord-est du Nigeria.
La France, qui dispose d'une forte présence militaire dans la capitale tchadienne, N'Djamena, pour effectuer des opérations contre les djihadistes dans la région du Sahel, apporte à Abuja une aide "surtout axée sur les opérations de renseignement".
"On va faire le point sur tout cela, voir s'il y a des besoins supplémentaires", indique-t-on à l'Elysée.
Avec AFP