"Ces affrontements, en plus de constituer des violations répétées des accords de cessez-le-feu, mettent en péril les progrès réalisés jusque-là dans la mise en oeuvre de l'Accord de paix", déplore la Minusma dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi.
Des affrontements entre le Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion) à 85 km au nord-est de Kidal ont fait une dizaine de morts le 16 septembre. Le Gatia a affirmé avoir depuis chassé la CMA de deux autres localités de la région.
La Mission de l'ONU fait également part de "sa vive inquiétude face à la dégradation de la situation sécuritaire et aux allégations de violations des droits de l'Homme qui ont été rapportées", ainsi que face aux entraves à l'acheminement et la distribution de l'aide humanitaire.
Elle exhorte les signataires de l'accord "à prendre des mesures immédiates garantissant la protection des civils et à s'abstenir de toute action de nature à déclencher une reprise des hostilités".
Le Gatia a revendiqué en début de semaine la prise d'In Khalil, une localité stratégique à la frontière algérienne, par laquelle transitent toutes les marchandises d'Algérie vers le nord du Mali, ainsi que certains trafics, et d'Inekabawatane.
"Dès notre arrivée, les combattants de la CMA ont fui", a déclaré à l'AFP, Mohamed Ag Télouf, un combattant du Gatia, joint par téléphone.
En vertu d'un protocole d'entente signé entre le Gatia et la CMA, In Khalil devait être accessible à tous les combattants des deux groupes.
Par la prise de cette localité, "le Gatia veut dire que le protocole d'entente est caduc et obliger la CMA à sortir de Kidal pour se battre", a commenté l'analyste malien Mamadou Samaké.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.
Avec AFP