Le vote en faveur d'une nouvelle Constitution l'a emporté de manière écrasante, avec plus de 78,2% des votes, selon des résultats quasi définitifs. Les suffrages contre s'élèvent à 21,7%.
La participation au scrutin, organisé en pleine pandémie de coronavirus, est restée stable comparativement aux précédentes consultations électorales. En 2017, 49% des électeurs s'étaient déplacés pour la dernière présidentielle.
Un an jour pour jour après une mobilisation historique dans le centre de Santiago qui avait réuni 1,2 million de personnes pour une société plus égalitaire, des milliers de Chiliens sont descendus dimanche à nouveau dans la rue fêter le résultat de la consultation.
"Adios general!", a chanté la foule en liesse, en référence à un des hymnes de l'opposition à la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). "Les jeunes vont changer l'histoire", pouvait-on lire sur une grande banderole.
Nombre de Chiliens comparaient le triomphe dimanche de l'"Apruebo" (J'approuve) avec la victoire du "Non" lors d'un autre référendum historique en 1988 qui avait mis fin au régime militaire.
Remplacer la Constitution était une des revendications des manifestations pour une société plus juste, surgies après une flambée de violences le 18 octobre 2019 contre une augmentation du prix du ticket de métro à Santiago.
En limitant fortement l'action de l'Etat et en promouvant l'activité privée dans tous les secteurs, notamment l'éducation, la santé et les retraites, la Loi fondamentale actuelle était accusée de freiner toute réforme sociale de fond et d'entretenir de fortes inégalités.
- "Souveraineté populaire" -
Si la victoire en faveur d'une nouvelle Constitution est un camouflet pour le président conservateur Sebastian Piñera, dont une partie de la coalition de droite a fait campagne pour le "Rechazo" (Je rejette), il témoigne aussi de la défiance générale manifestée depuis un an envers l'ensemble de la classe politique.
Outre un changement de Constitution, les électeurs ont opté pour que la nouvelle Loi fondamentale soit rédigée par une "Convention constitutionnelle" composée uniquement de citoyens élus à cette fin.
L'autre option était une "Convention mixte" composée pour moitié de citoyens et de parlementaires déjà en poste, une proposition rejetée à plus de 79%.
La nouvelle assemblée constituante sera composée de 155 citoyens et comportera autant d'hommes que de femmes, qui seront élus en avril 2021.
Elle aura un an pour rédiger la nouvelle Constitution dont chaque clause devra être approuvée par les deux tiers de ses membres. Le nouveau texte sera soumis à nouveau à référendum en 2022.