Amnesty International avait déploré début juillet l'échec du nouveau gouvernement sierra-léonais à rétablir le droit de manifester et à poursuivre des policiers responsables de la mort de manifestants sous le régime précédent.
Mardi, Edmond Abu, qui dirige une association de défense des droits humains et sociaux, a été interpellé alors qu'il prenait la tête d'une petite manifestation pour protester contre l'augmentation du prix du carburant.
Cette hausse fait partie des mesures budgétaires annoncée le 13 juillet, 100 jours après l'arrivée au pouvoir de M. Bio.
"Nous interrogeons le chef des protestataires pour avoir mis sur pied une manifestation non autorisée", a déclaré à l'AFP un haut responsable de la police de Freetown, Brima Kamara.
Les policiers ont dispersé d'autres manifestants dans le centre administratif de la capitale et dans d'autres quartiers, a-t-il ajouté.
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"Au cours de la dernière décennie, des manifestations antigouvernementales ont systématiquement été interdites ou bien ont été violemment dispersées" en Sierra Leone, avait déclaré début juillet Sabrina Mahtani, une analyste d'Amnesty International travaillant en Afrique de l'Ouest.
L'organisation de défense des droits de l'homme avait appelé les nouvelles autorités à saisir l'occasion de "mettre en œuvre des réformes qui pourraient aider la police à gérer des manifestations efficacement et sans violences, et rétablir la confiance du peuple envers les forces de sécurité".
Lorsqu'il était dans l'opposition, le SLPP, le parti de M. Bio, avait régulièrement accusé le pouvoir de restreindre abusivement le droit de manifester.
En Guinée voisine, des manifestations ont également lieu depuis début juillet pour protester, là aussi, contre une augmentation du prix des carburants.
Avec AFP