KINSHASA, 20 janvier (Reuters) - Les policiers de RDC ont tiré en l'air mardi pour disperser à Kinshasa des manifestants qui protestaient pour la deuxième journée consécutive contre un projet de révision de la loi électorale, susceptible d'entraîner le report de l'élection présidentielle fixée à 2016.
Des étudiants ont mis le feu à des pneus et ont érigé une barricade sur la route menant à l'université de Kinshasa, dans le sud de la capitale de la République démocratique du Congo, ont rapporté des témoins.
Le projet de révision du code électoral a été adopté au cours du week-end par la chambre basse du parlement de RDC et il est en débat actuellement au Sénat. Lundi, au moins quatre personnes ont été tuées dans des heurts entre les forces de l'ordre et les manifestants à Kinshasa.
L'opposition, qui dénonce un "coup d'Etat constitutionnel", redoute que la réforme de la loi électorale ne soit une manoeuvre du président Joseph Kabila pour repousser de plusieurs années la tenue du prochain scrutin, prévu en 2016. Kabila, qui a remporté les élections présidentielles de 2006 et 2011, ne peut pas, en vertu de la Constitution, briguer un troisième mandat.
Autre signe de tension politique en RDC, un chef de file de l'opposition, Jean-Claude Muyambo, a été arrêté à sa résidence de Kinshasa, a déclaré Vital Kamerhe, président de l'Union pour la nation congolaise (UNC, opposition). Jean-Claude Muyambo avait quitté en novembre dernier les rangs de la coalition au pouvoir. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a expliqué que son arrestation, ordonnée par le parquet de la république, découlait d'une plainte concernant une transaction immobilière et n'avait "aucun lien avec la situation politique".