Selon l'ONU, son médiateur pour le Yémen, le Britannique Martin Griffiths, est engagé dans d'"intenses négociations" avec les Houthis, appuyés par l'Iran, mais aussi avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, qui soutiennent les forces loyalistes yéménites, pour "éviter une bataille féroce et sanglante à Hodeida".
L'ONU a retiré son personnel international de Hodeida lundi, et mardi la représentante de l'Unicef au Yémen, Meritxell Relano, a indiqué sur Twitter que son agence avait "prépositionné" dans la ville plus de 20.000 trousses d'hygiène.
"Nous espérons ne pas avoir à utiliser" les 40.000 autres trousseaux qui sont en cours de préparation, a-t-elle ajouté.
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Hodeida compte quelque 600.000 habitants et son grand port, sur la mer Rouge, est le point d'entrée d'une bonne partie des importations et de l'aide humanitaire internationale destinée à une population yéménite exsangue.
Les forces antirebelles, qui n'ont remporté aucune victoire militaire majeure depuis la reprise de cinq provinces du sud et de la ville d'Aden à l'été 2015, sont déterminées à briser le statu quo à Hodeida, estiment des experts.
Des journaux émiratis, à l'instar du National à Abou Dhabi, affirment que le compte à rebours a commencé pour une offensive sur Hodeida et qu'une attaque est imminente. Réalité ou guerre psychologique ?
Inquiétude internationale
Des forces progouvernementales, appuyées notamment par les Emiratis, continuent d'acheminer d'importants renforts vers Hodeida, ont rapporté mardi des sources militaires loyalistes yéménites.
Profitant d'une pause dans les combats observée depuis lundi, les trois composantes des forces antirebelles ont envoyé hommes et équipements vers la principale ligne de front située à une quarantaine de kilomètres au sud de Hodeida, ont indiqué ces sources.
Si les Emiratis apportent un appui essentiel au sol et les Saoudiens un soutien aérien, les forces progouvernementales yéménites sont composées d'éléments hétéroclites, des combattants locaux, des militaires restés fidèles au président Abd Rabbo Mansour Hadi et des partisans de l'ex-chef d'Etat Ali Abdallah Saleh, tué en décembre par ses anciens alliés, les Houthis.
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Signe de l'inquiétude internationale, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni à huis clos lundi pour entendre M. Griffiths, qui parlait par visioconférence depuis la Jordanie. Selon des diplomates, le médiateur a relancé l'idée de placer le port de Hodeida entre des mains neutres.
Les Etats-Unis, proche allié de Ryad et d'Abou Dhabi, ont rappelé que l'aide internationale au Yémen devait continuer à passer par le port de Hodeida.
Washington "suit de très près la situation", a indiqué le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, appelant la coalition antirebelles à soutenir les efforts déployés par l'ONU.
Mais son communiqué n'a pas mis en garde explicitement Ryad et Abou Dhabi contre les conséquences d'un éventuel siège de Hodeida, alors que le Yémen est déjà le théâtre de la "pire crise humanitaire du monde" selon l'ONU.
"Feu vert"
Côté rebelle, on estime que toute offensive sur Hodeida signifierait qu'elle a l'aval de Washington. "Nous la mettrons en échec", a affirmé Mohammed Ali Al-Houthi, un haut responsable rebelle.
"Une bataille pour Hodeida sera certainement longue et laissera des millions de Yéménites sans nourriture, sans carburant et d'autres fournitures vitales", a averti l'International Crisis Group (ICG), groupe de réflexion sur les conflits.
Les Etats-Unis "ne devraient pas donner leur feu vert à une offensive sur Hodeida" et devraient plutôt "presser les Emirats arabes unis à stopper le mouvement des hommes sous leur contrôle" pour éviter que le conflit n'entre dans une "nouvelle phase plus dévastatrice", a souligné l'ICG.
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Les derniers combats sur la côte occidentale du Yémen ont eu lieu vendredi, samedi et dimanche autour du village d'Al-Jah et des localités de Beit el-Feqih, Tahtia et Douraïhimi, situées au sud de Hodeida.
Ces combats ont fait environ 200 morts parmi les rebelles et une trentaine de tués au sein des forces antirebelles, selon des sources militaires et médicales.
D'après des sources militaires, les rebelles ont réussi durant le week-end, à la faveur d'une contre-offensive, à reprendre le village d'Al-Jah, mais ils en ont ensuite été chassés.
"C'est une tentative de retarder le combat pour Hodeida", a affirmé Ahmed Ghilane, un commandant des forces fidèles de l'ancien président Saleh, ajoutant: "Nous avons achevé nos préparatifs pour marcher sur Hodeida et nous n'attendons que le feu vert".
Avec AFP