"Amnesty International peut confirmer qu'au moins 17 personnes ont été tuées par les forces de sécurité", a indiqué l'ONG. Des responsables officiels ayant demandé l'anonymat ont confirmé à l'AFP ce bilan de 17 morts, dont deux Nigérians.
Le gouverneur du Nord-Ouest, une des deux provinces anglophones, a dénombré onze morts dans sa seule région sur la radio d'Etat.
Dimanche, jour anniversaire de la réunification officielle des parties anglophone et francophone du Cameroun, le 1er octobre 1961, les séparatistes anglophones ont tenté de manifester pour proclamer symboliquement l'indépendance des deux régions anglophones du pays.
Lundi, des militants anglophones ont dénoncé sur les réseaux sociaux des arrestations, menées selon eux dimanche et lundi aux domiciles de séparatistes. L'ampleur de ces arrestations restait lundi difficile à établir.
Un journaliste de l'AFP a constaté dans la nuit de dimanche à lundi l'arrestation par des policiers de plusieurs personnes dans un quartier de Buea.
L'ONG Amnesty International a appelé dans un communiqué Yaoundé à ouvrir une enquête sur les personnes tuées ce week-end par les forces de sécurité.
Alors que les mesures restrictives imposées par le gouvernement pour le week-end - dont une interdiction de se déplacer - prenaient fin lundi matin à 07H00 GMT, la circulation était toujours bloquée dans la matinée entre Buea et Douala.
Les 70 kilomètres séparant Buea de la capitale économique du Cameroun étaient ponctués de cinq check-points - tenus par des militaires pour l'un et des policiers pour les autres - contrôlant l'identité des voyageurs et stoppant la circulation à ces endroits.
"Nous avons reçu des instructions des autorités pour ne pas rouvrir la circulation", a ainsi expliqué un commissaire de police, s'adressant à un automobiliste qui souhaitait se rendre à Douala.
Le pont sur le Moungo, qui marque la séparation entre la région Sud-Ouest et celle du Littoral, était en outre fermé lundi matin.
Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, qui représente environ 20% des 22 millions de Camerounais, proteste contre ce qu'elle appelle sa "marginalisation", dans l'enseignement et la magistrature notamment.
Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme, tandis qu'une minorité réclame la partition du Cameroun. Deux scénarios que refuse Yaoundé.
Avec AFP