Des millions d'enfants doivent reprendre le chemin des classes, qui avaient été fermées fin mars sur décision du président Tshisekedi à l'apparition des premiers cas de coronavirus dans le pays.
"Ce sera la deuxième année de la gratuité", a souligné une porte-parole du ministère de l'Enseignement, Carine Kabututu, jointe par l'AFP. La gratuité de l’enseignement a été décrétée par le président Tshisekedi lors de la rentrée de septembre 2019.
Ce coût de la gratuité est évalué à quelque 2,64 milliards de dollars par an, par des experts du gouvernement, ce qui est immense pour le budget de la RDC.
Au 11 septembre, les recettes budgétaires totales de l’État ne dépassaient pas 2,5 milliards de dollars, selon les chiffres de la Banque centrale du Congo.
La Banque mondiale avait annoncé il y a quelques mois 800 millions de dollars pour financer l’éducation en RDC.
Le défi est d'autant plus grand que l'école doit accueillir cette année "plus de quatre millions de nouveaux élèves", selon les statistiques livrées par le ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et technique, Willy Bakonga.
Dans plusieurs provinces, des mouvements de grève d'enseignants ont été annoncés par des coordinations syndicales, comme au Kongo-central (sud-ouest) où il est décrété l’opération "École sans enseignants à partir de lundi", a déclaré à l'AFP un responsable syndical, Simon Nsilulu, le gouvernement n'ayant pas payé les salaires "des centaines d'enseignants".
"Nous soutenons la gratuité, mais nous n'enseignons pas gratuitement", affirme dans une déclaration l'intersyndicale des enseignants du Sud-Kivu (est), en dénonçant les arriérés de salaires.
"Ce qui se fait actuellement sur la gratuité de l'enseignement de base, c'est du bricolage", a tranché l'opposant et ancien Premier ministre Adolphe Muzito.
La directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, doit se rendre cette semaine à Brazzaville et Kinshasa, une visite axée sur des questions d'éducation, des filles surtout, dans les deux pays.