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La répression pire au Zimbabwe que sous Mugabe, accuse l'opposition


Nelson Chamisa lors d'une conférence de presse à Harare, le 17 juillet 2018.
Nelson Chamisa lors d'une conférence de presse à Harare, le 17 juillet 2018.

La répression qui a suivi les violentes émeutes contre la hausse des prix des carburants au Zimbabwe ce mois-ci est pire que celle en cours sous le règne de l'ex-président Robert Mugabe, a déploré mardi le chef de l'opposition.

"Ca fait quatorze mois que M. Mugabe a quitté la scène politique, mais ce que nous voyons en ce moment constitue une escalade (...) qui fait ressembler Mugabe a un enfant en matière de terreur", a déclaré le président du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa.

"La nuit, les gens ne peuvent plus jouir de leurs libertés, ils sont arrachés à leurs lieux de détente et de divertissement, aux restaurants (...) et tabassés", a-t-il ajouté.

Le régime du président Emmerson Mnangagwa a brutalement riposté aux manifestations violentes qui ont accueilli sa décision, le 12 janvier, d'augmenter (+150%) les prix des carburants dans un pays épuisé par deux décennies de crise.

Selon les ONG, au moins 12 personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées, notamment lors de passages à tabac en règle par la police ou l'armée.

M. Chamisa a indiqué que son parti avait recensé jusque-là 844 cas de violations des droits de l'homme.

L'Association des avocats pour les droits de l'homme (ZLHR) a affirmé mardi avoir dénombré 823 arrestations, dont de nombreux adversaires du régime.

Le patron du MDC a regretté le silence des voisins de son pays, notamment celui de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

"Je ne sais pas combien de personnes devront être tuées (...) combien de femmes devront être volées avant de commencer à voir le début d'une intervention de nos instances régionales", a déploré Nelson Chamisa.

M. Mnangagwa a succédé à Robert Mugabe, contraint à la démission fin 2017. Il a promis l'ouverture d'une enquête sur les exactions des forces de l'ordre et, le cas échant, des sanctions.

Son gouvernement avait violemment réprimé une manifestation de l'opposition après l'élection présidentielle de juillet 2018.

Avec AFP

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