"Je partage pleinement l'indignation du président français, les images révélant la vente de migrants sont révoltantes", a dit M. Avramopoulos, chargé des migrations au sein de l'exécutif européen.
Mercredi, Emmanuel Macron avait qualifié de "crimes contres l'humanité" les ventes de migrants africains comme esclaves en Libye, exposées par la chaîne américaine CNN et demandé d'"aller beaucoup plus loin pour démanteler les réseaux" de trafiquants.
"Nous sommes tous conscients des conditions épouvantables et dégradantes dans lesquelles sont détenus certains migrants en Libye. Cela ne peut durer", a répondu jeudi M. Avramopoulos. "C'est exactement pour cette raison que l'UE travaille sans relâche, sur tous les fronts, avec ses partenaires internationaux afin de trouver des solutions durables et en accord avec ses valeurs fondatrices de solidarité et de respect des droits de l'homme".
Ce dernier a notamment cité le soutien financier européen "via le fonds fiduciaire pour l'Afrique" grâce auquel "des milliers de migrants en Libye ont aujourd'hui accès aux soins médicaux".
Il a aussi mis en avant le plan lancé par la Commission visant à "réinstaller" au moins 50.000 réfugiés directement depuis les pays africains vers des pays européens dans les deux années à venir.
Pour l'heure, les pays de l'UE ont promis environ 34.000 places dans ce cadre, dont 10.000 proposées par Paris.
"Je salue l'engagement résolu de la France", a dit M. Avramopoulos. "Nous devons valoriser les voies d'entrée sûres et légales et restreindre les routes irrégulières que les migrants empruntent encore trop souvent, au péril de leur vie".
"Sauver des vies humaines, assurer un traitement digne à tous les migrants et démanteler les réseaux criminels de passeurs, voilà nos priorités qui en même temps sont des responsabilités partagées par tous les Etats membres", a ajouté le commissaire.
Mi-novembre, le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, avait vivement dénoncé la détérioration des conditions de détention des migrants en Libye, jugeant "inhumaine" la coopération de l'UE avec ce pays.
"La communauté internationale ne peut pas continuer à fermer les yeux sur les horreurs inimaginables endurées par les migrants en Libye, et prétendre que la situation ne peut être réglée qu'en améliorant les conditions de détention", avait déclaré M. Zeid.
Il visait en particulier "la politique de l'UE consistant à aider les gardes-côtes libyens à intercepter et renvoyer les migrants".
Avec AFP