"La révolte populaire qui a suivi le coup de force électoral" ayant abouti à la réélection du président sortant Ali Bongo Ondimba face à son rival Jean Ping a "engendré une répression militaire" qui a fait de "nombreuses victimes", affirme un communiqué.
En outre, "beaucoup de familles sont encore à la recherche de leurs membres disparus depuis le 31 août", jour de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle accordant la victoire au président Bongo.
"La société civile exige une enquête internationale sur les massacres des populations par (...) des forces de répression au service d'un homme, d'un clan et d'une famille", poursuit le communiqué.
En attendant de pouvoir "faire la lumière sur ces massacres et identifier les auteurs et les commanditaires pour que ces derniers répondent devant les juridictions internationales", le collectif "Tournons la page" appelle à la "mobilisation des Gabonais jusqu'à ce qu'Ali Bongo accepte le verdict des urnes".
Jean Ping s'est proclamé "président élu" et a saisi jeudi la Cour constitutionnelle pour contester les résultats officiels provisoires dont l'annonce avait déclenché des émeutes meurtrières et des pillages massifs dans le pays.
L'assaut du QG de M. Ping par les forces de l'ordre a traumatisé les Gabonais présents la nuit du 31 août, des témoignages ayant fait état de tirs à balles réelles.
Le camp Ping affirme qu'il y a eu 17 victimes rien qu'au QG, mais selon le ministre de l'Intérieur l'ensemble des violences post-électorales ont fait trois morts.
Un jeune Gabonais, Hamed André Kemeriel, a de son côté porté plainte à la Direction générale de recherches pour "coups et blessures volontaires" contre un ancien député du pouvoir rallié à M. Ping, Bertrand Zibi Abeghe, seule personnalité politique à avoir été arrêtée après l'intervention au QG.
Il affirme avoir été "torturé" cette même nuit au QG par les partisans de M. Ping qui l'accusaient d'être "un espion" du pouvoir, avant d'être secouru par l'intervention des forces de l'ordre.
Avec AFP